Page 55 - Annuel 2018
P. 55

Lemen a fait une résidence au quartier rénové de Maurepas et il le raconte dans son livre «Les rumeurs de Babel» . Donc oui, la rénovation a des effets positifs, elle est même essentielle, mais nous sommes là pour dire qu’on peut encore faire mieux.
La ville de Rennes fait partie
du réseau villes-santé de l’OMS. Qu’est-ce que cela implique ?
Concrètement, il s’agit d’avoir un réel engagement politique avec un élu référent sur les questions de santé, d’agir sur les déterminants de la santé et de réduire les inégalités sociales de santé. Cela passe aussi par un engagement technique
Territoires, santé, bien-être
55 édition 2018
car nous travaillons en binôme élu et technicien. Nous organisons des réunions régionales qui permettent à des villes de se rencontrer et parfois de conduire un plaidoyer collectivement. Dans les Hauts-de-France par exemple, six villes ont rencontré ensemble le directeur général de l’Agence régionale de santé, ce qui leur a donné plus de poids et a créé de nouvelles relations plus constructives pour tous. Nous avons constitué des groupes thématiques sur l’accès aux soins primaires, la qualité de l’air ou encore les questions autour de l’alcool. Actuellement, un groupe est en train de se monter autour du thème «habitat et santé mentale». Le but est à chaque fois de produire une plaquette de quatre pages, « Le point villes-santé sur.», qui se veut opérationnelle. Chaque plaquette est construite sur le même modèle : on y trouve les données scienti ques en version condensée, des exemples permettant de contacter des interlocuteurs et des références scienti ques pour ceux qui veulent aller plus loin. C’est un outil que nous pouvons transmettre à nos collègues à l’urbanisme ou à la biodiversité et qui permet de se comprendre sans avoir besoin de lire des thèses. Nous voulons construire des outils appropriables, qui soient des aides à la décision publique. C’est le but par exemple de HEAT, un outil proposé par l’OMS-Europe (voir encadré). Plus généralement, nous plaidons pour que la place des villes dans les décisions liées à la santé soit prise en compte, notamment auprès de la direction générale de la Santé ou du ministère de la Transition écologique et solidaire.
Ce message est-il facile à transmettre ?
Pour rendre le thème de la santé plus attirant, nous travaillons avec France urbaine, l’Associa- tion des maires de France ou encore la Fédération nationale des agences d’urbanisme (FNAU). Mais il est clair que les élus à la santé ne sont pas les plus en vue et qu’ils n’ont pas les plus gros budgets. Malgré cela, toutes les actions que nous développons permettent à des élus de porter des politiques plus volontaristes.
PARTICIPANT À LA POLITIQUE PUBLIQUE DE «PRÉVENTION DE LA CONSOMMATION EXCESSIVE D’ALCOOL» MENÉE PAR LA VILLE DE RENNES, NOZ’AMBULE EST UN DISPOSITIF DE PRÉVENTION ANIMÉ PAR DES ÉTUDIANTS ET DES PROFESSIONNELS DE SANTÉ.
Y. Lemen, Les rumeurs de Babel, Ed. Dialogues, 2016.


































































































   53   54   55   56   57