Page 56 - Annuel 2018
P. 56

HEAT, une calculatrice au service de la santé
Les modes de déplacement ont un impact direct et indirect sur la santé. L’Organisation mondiale de la Santé pour l’Europe (OMS- Europe) a mis au point un outil d’évaluation économique des effets sanitaires des mobilités actives, notamment la marche ou le vélo. Appelé Health Economic Assessment Tools (HEAT), cette calculatrice disponible gratui- tement en ligne présente plusieurs possibili- tés pour les collectivités françaises : évaluer la baisse de mortalité découlant du niveau
http://www.villes-sante.com/thematiques/heat/
actuel de pratique du vélo ou de la marche, appuyer des arguments en faveur d’une nouvelle infrastructure ou d’autres actions, et contribuer à une étude d’impacts sur la santé (EIS).
L’outil HEAT est une aide à la décision en matière de déplacements actifs. Les résultats peuvent être partagés avec les élus de différentes délégations, les urbanistes ou les aménageurs, mais ils doivent être présentés avec prudence car il s’agit d’estimations.
Nous disposons de quatre grands outils de politique : un cadre de travail interne avec un contrat local de santé, un cadre partenarial signé avec quatorze partenaires dont l’Agence régionale de santé, des services de l’Etat, les hôpitaux publics, l’Ecole des hautes études en santé publique, les universités, la caisse primaire d’assurance maladie, un cadre scien- ti que avec un plan local de santé intersectoriel en lien avec les autres personnes de l’administration, et en n un cadre démocratique qui nous paraît essentiel, avec un comité consultatif santé-environnement, un conseil rennais de santé mentale et des commissions santé dans chaque quartier. Car chaque quartier a des problématiques spéci ques, que ce soit des problèmes d’insalubrité ou des questions autour des mobilités.
Je remarque que nous sommes de plus en plus sollicités. La question de la santé dans toutes les politiques, on l’observe sur le territoire de Rennes mais elle est en train de se diffuser partout.
Comment cela se manifeste-t-il pour la ville de Rennes ?
techniquement, et qui a été étayé par tous les outils créés par le réseau villes-santé. Nous avons été présents dans toutes les discussions sur la protection de l’atmosphère et sur le plan de déplacement urbain. A chaque fois, nous avons répété ce message : «Certes, c’est la ville de Rennes mais il faut qu’on parle avec la métropole». Et aujourd’hui, quand le président de la Métropole, Emmanuel Couet, parle du Plan Climat Air Énergie, il dit que c’est un enjeu de santé publique. Ce genre de discours est nouveau et c’est une petite révolution.
Aujourd’hui, notre but est de mettre de la santé dans toutes les politiques. Même si nous en sommes encore loin, nous avons déjà réussi à inscrire la santé dans notre plan local d’urbanisme. C’est l’aboutis- sement d’un travail de fond porté politiquement et
Comment impliquez-vous les habitants ?
Les habitants sont les experts d’usage. A Rennes, nous disposons d’un budget participatif annuel de 3,5 millions d’euros, soit 5% de notre budget d’inves- tissement. Cette année, pour la troisième saison du budget participatif, nous avons eu une forte mobili- sation des habitants, avec 16000 votants. Sur une ville de 210000 habitants, c’est énorme en termes de
édition 2018
56


































































































   54   55   56   57   58