Page 57 - Annuel 2018
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Territoires, santé, bien-être
57 édition 2018
Nous avons donc voulu faire de la santé commu- nautaire à travers des outils numériques et nous avons équipé les habitants rennais de quartiers en politique de la ville avec des capteurs de pollution de l’air a n qu’ils comprennent par eux-mêmes et soient force de proposition pour trouver les solutions. Ces Ambassad’Air peuvent ainsi nourrir le débat, fournir de nouvelles données sur wiki-rennes.fr et mobiliser les autres habitants sur la qualité de l’air à Rennes. Le projet lutte aussi contre la fracture numérique. La participation des habitants est indispensable pour nous inviter à ré échir autrement à nos infrastructures, et créer notre ville par, pour et avec les premiers concernés.
LA PRÉSENCE DE NOMBREUX ESPACES VERTS DANS LA LA VILLE AMÉLIORE LA SANTÉ ET LE BIEN-ÊTRE DES CITADINS.
IL A FALLU DEUX ANS DE PRÉPARATION POUR QUE L’ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES EN SANTÉ PUBLIQUE (EHESP) À RENNES DEVIENNE LE PREMIER CAMPUS DE FRANCE SANS TABAC.
participation. Un des points soulevés par les habitants concerne la mobilité : ils demandent qu’on arrête de dessiner les pistes cyclables au sol et ils réclament des infrastructures cyclables séparées de la route où ils peuvent rouler en sécurité avec leurs enfants. Cette demande a été accueillie avec étonnement du côté de certains aménageurs qui pensaient que les marquages au sol étaient suf sants.
Arrivez-vous à toucher tous les habitants ?
C’est une des questions qui nous préoccupe : comment faire pour que les gens s’emparent des questions autour de la santé et du bien-être, et notam- ment les populations les plus défavorisées ? Nous nous sommes dit qu’il fallait être innovant. Cela permet d’obtenir des budgets pour l’innovation, ce qui n’est pas négligeable, mais surtout, cela offre la possibilité de proposer des projets dans la perspective d’un usage collectif. Et c’est là que la puissance publique a un rôle. Par exemple, il existe de nombreuses appli- cations sur smartphone mais les études montrent que les gens les utilisent en fait assez peu. Et quand ils
le font, cet usage reste individuel. D’autre part, de nombreux habitants doutent aujourd’hui des données of cielles, par exemple sur les mesures de pollution. Nous entendons en réunion publique que les points de mesures sont là où il y a beaucoup de pollution «pour exagérer» ou au contraire là où il n’y en a pas «pour minimiser». Pire encore, quand nous sortons les chiffres de l’Inserm af rmant que la pollution de l’air à Rennes, c’est chaque année 70 morts, Ouest-France reprend l’information avec des guillemets et remet en question les chiffres des études scienti ques.
Ambassad’Air est une opération portée par la Ville de Rennes et la Maison de la consommation et de l’environnement, en lien avec les autres acteurs associatifs et citoyens.
© Sophie Knapp
© Sophie Knapp


































































































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