Page 65 - Annuel 2018
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Territoires, santé, bien-être
65 édition 2018
COMMENT LES POLITIQUES NATIONALES ET LOCALES PRENNENT-ELLES EN CHARGE LES PLUS FRAGILES ? FOCUS SUR LES TERRITOIRES DE LYON ET SAINT-ETIENNE.
Les transferts sociaux sont au centre des redistributions territoriales. Julien Damon rappelle les principales évolu- tions de la protection sociale et l’importance des masses nancières en jeu. Si la protection française est nationale, elle s’adapte aux spéci cités des territoires, notamment par le biais des caisses locales de Sécurité sociale.
Sur le territoire de Lyon, Jérôme Minonzio décrit le «modèle lyonnais» des politiques sanitaires et sociales issu d’une histoire qui remonte au développement de l’industrie de la soie. Il rappelle comment la question sociale a été au cœur de la constitution du pouvoir municipal. La fusion des compétences du département du Rhône et de celles de la communauté d’agglomération fait désormais de l’éche- lon métropolitain le nouveau cadre pertinent de l’action sanitaire et sociale. Il s’y expérimente une gouvernance singulière autour des principaux organismes de Sécurité sociale, la CAF et la CPAM du Rhône, en liaison avec les autres acteurs des politiques sociales et sanitaires telle que l’URSSAF Rhône-Alpes.
L’agglomération lyonnaise se caractérise par la grande diversité de ses territoires et des écarts de développement importants. Pascal Brenot montre que l’histoire nationale de la politique de la ville se combine dans l’agglomération lyonnaise avec le développement de l’intercommunalité. Christophe Mérigot détaille le projet de territoire du quartier prioritaire de la ville de la Duchère.
Sur le terrain, l’aménagement du quartier de La Conluence, présenté par Benoît Bardet, illustre les enjeux d’un urbanisme favorable à la santé. La Société publique locale Lyon Con uence, en charge de l’aménagement urbain de 150 hectares au sud de la presqu’île de Lyon, y a fait de la qualité de vie une priorité, encourageant les mobilités douces et limitant les impacts environnementaux.
Changement de décor à Saint-Etienne où Gilles Nezosi accueille les auditeurs à l’École nationale supérieure de Sécurité sociale, EN3S, qui forme les dirigeants en poste dans les différents secteurs de la protection sociale, au cœur de la machine française de redistri- bution. Alors que la pauvreté et l’insalubrité sont des problèmes prégnants à Saint-Etienne, Julien Damon pointe le rajeunissement de la pauvreté en France et sa concentration urbaine, l’augmentation des travailleurs pauvres et des familles monoparentales touchées par la pauvreté, et la dépendance accrue aux prestations pour ces populations. Si l’intensité et la visibilité de la pauvre- té et du mal-logement singularisent le territoire de la Loire, les organismes de Sécurité sociale y gèrent des politiques nationales en les adaptant au contexte et aux réalités locales, en lien avec leurs partenaires locaux. La CPAM de la Loire a mis en place une plateforme a n de lutter contre le renoncement aux soins. De son côté, la CAF agit sur la pauvreté et le mal-logement en s’appuyant sur des acteurs du territoire telle que Soliha Loire qui construit du logement social et accompagne des publics en grande précarité.
Frédéric Bossard et Laurane Ponsonnet, de l’Agence d’urbanisme de la région stéphanoise (Epures), travaillent avec l’Agence régionale de santé sur les problématiques « Santé et territoire ». En 2017, Epures a expérimenté des démarches d’urbanisme favorable à la santé dans deux quartiers du département de la Loire, à Saint-Etienne et à Rive de Gier. Ils soulignent le rôle important du tramway, vecteur de mobilité et de santé. Sur le terrain, Rémi Dormois et l’agence Epures font découvrir aux auditeurs le centre-ville de Saint- Etienne, lieu emblématique de la régénération de la ville.
P dass : plateforme d’intervention départementale pour l’accès aux soins et à la santé
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