Page 63 - Annuel 2018
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Territoires, santé, bien-être
63 édition 2018
ELLE OCCUPE UNE PLACE IMPORTANTE DANS LE DÉBAT ACTUEL SUR LA RÉAPPROPRIATION DE L’ALIMENTATION ET DES CONDITIONS DE SA PRODUCTION.
L’AGRICULTURE URBAINE CORRESPOND À DES BESOINS CROISSANTS DES URBAINS EN TERMES D’ÉDUCATION, D’ENVIRONNEMENT ET DE LIEN SOCIAL.
la contamination des sols urbains. «Nous avons monté un programme de recherche qui s’appelle « Refuge » - Risques en fermes urbaines, gestion et évaluation - qui consiste à proposer une métho- dologie aux collectivités pour quanti er les risques sanitaires et les gérer. Nous allons proposer des formations aux collectivités parce que beaucoup d’entre elles sont démunies face à ces probléma- tiques. »
Les toits, un fort potentiel
Au bout du toit, une troisième zone laisse apparaître des plantes souvent méconnues des Français. Des gombos du Sénégal et des brèdes mafane de Madagascar poussent dans cette zone en phase d’expérimentation dédiée aux nouvelles cultures urbaines et aux cultures exotiques. Plus loin, des arbres nains, cerisiers, pommiers, pruniers, occupent une partie plus exploratoire. Autour des visiteurs, quelques abeilles bourdonnent. Des ruches ont été installées par la société centrale d’apiculture. On se croirait à la campagne. Une campagne qui va s’étendre, sous l’impulsion de la maire de Paris. En 2013, une étude de l’Atelier parisien d’urba- nisme (Apur) a estimé le potentiel de végétalisation des toitures de la capitale. En se basant sur des images satellites de la ville, elle a mis en évidence
un patrimoine de 460 hectares de toitures plates non végétalisées, dont 80 hectares de toitures plates à fort potentiel de végétalisation. 80 hectares de toits potentiellement cultivables. Et c’est notamment après avoir visité le toit d’AgroParisTech qu’Anne Hidalgo a lancé en 2016 «Parisculteurs», avec pour ambition de développer la végétalisation et l’agriculture urbaines. Si la plupart des toits ne sont pas équipés pour accueillir cette nouvelle forme d’agriculture, le potentiel est énorme au regard du parc HLM et des immeubles de bureaux. A l’avenir, une collabo- ration apparaît nécessaire entre les archi-
tectes et les agronomes pour concevoir davantage de toits capables d’accueillir des potagers ou pour imaginer une agriculture plus légère, avec par exemple les techniques de l’hydro-
ponie – cette technique permettant une culture hors sol où la terre est remplacée par un substrat qu’il faut nourrir et arroser.
En 2021, l’école déménagera au
plateau de Saclay, dans l’Essonne,
emmenant dans ses cartons son
toit expérimental et de nouveaux
projets : «Nous avons déjà prévu une serre et le lancement de nouvelles expérimentations autour des déchets humains, et notamment l’urine. »
© Illustrations : Freepik
© Sophie Knapp
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