Page 62 - Annuel 2018
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Un potager au 7e étage
vis-à-vis des produits transformés, le développement de l’agriculture urbaine permet de répondre pour partie à ces différents enjeux .
Sur une autre parcelle du toit d’AgroParisTech, les chercheurs étudient la biodiversité. Ici, plus de  let et un constat : avec seulement 20 cm de compost, un arrosage une à deux fois par mois en été et quelques plantes aromatiques plantées initiale- ment, il s’est installé en à peine six ans une réelle biodiversité. C’est désormais une petite jungle qui ondule au vent. Une jungle qui fait du bien. Dans les villes qui font déjà une large place à l’agri-
Des risques sanitaires à évaluer
La pollution est un autre enjeu majeur de santé publique. Là encore, le toit d’AgroParisTech a permis d’expérimenter l’impact de la pollution sur la produc- tion issue d’un potager en hauteur. «La pollution provenant de l’air de la ville est surtout constituée de particules, notamment de métaux lourds. Et ces parti- cules montent dif cilement jusqu’aux toits, explique Christine Aubry. Nos légumes ne sont pas bio mais ils sont sains.» L’ingénieure précise néanmoins que des tests ont été réalisés sur un autre toit, distant cette fois-ci d’une centaine de mètres du périphérique de Paris et en étage bas, avec pour résultat un dépasse- ment des métaux lourds dans les légumes et un avis défavorable à toute agriculture productive alimentaire. « Nous travaillons aussi avec des villes qui ont des jardins urbains au niveau du sol. Dans ce cas, il se pose souvent des problèmes de pollution liés à des sols contaminés dans le passé par des activi- tés industrielles.» La pollution au plomb des sols urbains est particulièrement notable, notamment dans le département de Seine-Saint-Denis, entre Montreuil et Aubervilliers, un périmètre longtemps dédié aux zones d’épandages successifs des boues de Paris. Les systèmes d’agriculture en bac, que ce soit sur les toits ou au sol, peuvent permettre de résoudre certains problèmes liés à
culture urbaine, l’OMS a pointé le rôle de celle-ci dans la lutte contre l’exclusion, la réinsertion des personnes en difficulté dans la vie active et un développement du lien entre les générations . Un enjeu que la ville de Montrouge, dans les Hauts-de-Seine, a bien compris. Son maire, Etienne Lengereau, a sollicité l’expertise d’AgroParisTech pour recenser les espaces compatibles avec les contraintes de l’agriculture urbaine. Le projet, comme l’indique le site de la ville, est « de recon- necter les habitants aux ressources naturelles et de retrouver une alimentation plus saine, tout en favorisant les circuits courts à l’empreinte
carbone limitée ».
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POURIAS, J ; AUBRY, C. 2013. Locally Grown Food Within Cities: Food Function of Parisian Associative Gardens, présenté au XXVth Congress of the European Society of Rural Sociology (ESRS), Florence, Italie, 29/07-2 août 2013. Urban green spaces and health - a review of evidence, WHO, 2016.
© Sophie Knapp
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