Page 74 - Annuel 2018
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SOPHIE KNAPP
Le handicapowerment
REPORTAGE
Repor
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AU CENTRE DE RÉÉDUCATION DE KERPAPE, DES PATIENTS EN SITUATION
DE HANDICAP CONÇOIVENT ET FABRIQUENT DES OBJETS, VÉRITABLES AIDES TECHNIQUES, QUI FAVORISENT LEUR AUTONOMIE. LE CENTRE PARTICIPE
AU PROJET « HANDICAP INNOVATION TERRITOIRE », PORTÉ PAR LORIENT AGGLOMÉRATION. OÙ IL EST QUESTION DE HANDICAP MAIS AUSSI D’EMPOWERMENT ET D’INNOVATION DE TERRITOIRE...
A Ploemeur, près de Lorient, dans le Morbihan, le centre de rééducation et de réadaptation de Kerpape accueille 400 patients par jour. 600 salariés évoluent sur ce site de 30 hectares. On y trouve les services classiques (neurologie centrale, pédiatrie, traumatologie, cardiologie...), mais aussi des services plus atypiques, comme une auto-école intégrée au centre qui permet de réapprendre la conduite après un accident, une école intégrée accueillant les enfants de la primaire au bac pro et le laboratoire d’électronique où foisonnent les ordinateurs et les imprimantes 3D.
C’est dans ce laboratoire qu’évoluent trois ingénieurs sans cesse en quête d’innovation, Willy Allègre, Jean-Paul Departe et Mathieu Thébaud, en lien étroit avec les services de rééducation du centre. «Nous intervenons au niveau de l’interface homme-machine: nous allons trouver des solutions alternatives à la frappe classique sur le clavier de l’ordinateur ou à l’utilisation de la souris ; nous pouvons par exemple travailler sur la reconnaissance vocale ou sur des systèmes d’eye tracking pour piloter un ordinateur ou une tablette avec les mouvements des yeux. Nous travaillons également sur la domotique pour que la personne soit autonome chez elle, autour du déplacement en fauteuil, et sur les assistances d’aide à la communication, avec des logiciels qui utilisent de la synthèse vocale pour les gens qui ne peuvent plus communiquer par voie orale. »
« Faire soi-même »
Mais à Kerpape, l’innovation ne se focalise pas systématiquement sur la dimension technologique. Elle passe d’abord par une idée majeure : la concep- tion centrée sur l’utilisateur. «Dans notre laboratoire, l’innovation est moins technologique que d’usage. C’est une innovation sociale liée à la participation du patient », revendique Willy Allègre.
ACCOMPAGNÉES PAR DES PROFESSIONNELS,
LES PERSONNES HANDICAPÉES CRÉENT LEUR PROPRE AIDE TECHNIQUE.
édition 2018
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© Thierry Creux


































































































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