Page 53 - Atelier d'Ecriture en 20 Lecons, Creation Carole Gauthier2_Neat
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Semaine 17 - 3


                                                       Note littéraire

               Du grec ropalon, « massue ». Les vers rhopaliques existaient en grec et en latin. Ils étaient constitués d'une suite de
               mots dont chacun avait une syllabe de plus que le mot précédent.

               Sur ce modèle, le terme s'applique à des vers français croissants (ou décroissants), mais avec, en outre, la rime
               caractéristique de la versification française. Ils sont « en massue » puisque cet objet faisant image s'épaissit ou
               s'amincit d'une extrémité à l'autre. On les a également appelés « pyramidaux » à cause de la forme du poème quand
               les vers ne sont que croissants ; ou encore « vers boule de neige » parce qu'on ajoute syllabe après syllabe, comme
               poignée à poignée.

               Les vers rhopaliques constituent une curiosité technique qui a tenté les poètes aimant la fantaisie, et parfois la satire
               comme ceux du Parnassiculet qui raillèrent l'attirance des Parnassiens pour l'Antiquité.

                                                            Tous
                                                            Jaloux
                                                         sont les fous
                                                        Que je blâme :
                                                        Fi d'une flamme
                                                     Qui nous ronge l'âme !
                                                   Fais, mon cher, comme moi
                                                       Pour braver la loi
                                                        D'une amante
                                                         Changeante.
                                                           Chante,
                                                            Bois.

                                              Charles-François Panard, XVIIIe siècle


                                                             ~*~


                             Pan-Tho Mètre, Ecrit sur les sables de Gizeh, au pied de la grande pyramide *

                                                             Ô
                                                            Tho !
                                                          Ô Cybèle
                                                       Féconde et belle !
                                                       Ô Terre, élément
                                                     Du divin mouvement !
                                                   Ô Globe, à l'ardente course
                                               Circumvolant, sous la grande Ourse !
                                                 Ô sol, qui vit le Mammouth géant
                                             Napitre avant l'homme et rentrer au néant !
                                               Rase le Chéops, du sommet à la base,
                                         Ô sol, ô Globe, ô Temps, ô Cybèle, ô Tho ! - Rase -
                                         Ou sinon les rayons - Tho ! _ des grands soleils futurs
                                       Dissoudront en vapeurs, - ô Tho ! - ses granits gris et durs.

                                     Jean du Boy, Le Parnassiculet contemporain. 2e édition, 1872.

               _______________________
               1  http://contre-adiction.skyrock.com/2230370157-Vers-Rhopaliques-extrait-du-Dictionnaire-de-la-poesie-francaise-de.html



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