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UNIVERSALISME, HUMANISME ET ÉCOLOGIE
1.1.
LA RÉFLEXION MAÇONNIQUE SUR LA CRISE ÉCOLOGIQUE
• Notre société et notre civilisation ont suscité et accru des maux et des problématiques globales, certaines régions du monde assoient leur confort- sur la misère et l’exploitation suicidaire du vivant, et sur des formes parfois à peine déguisées d’escla- vagisme.
• La notion de menaces croissantes, des extré- mismes, de la pauvreté et de la misère est une réa- lité.
• Le mépris des valeurs de tolérance, de bienveil- lance, de solidarité, de justice, d’éthique conduit notre société à diviser plus que rassembler.
TROISIÈME CONSTAT :
La démocratie de la Ve République en question.
Pouvons-nous continuer en France à nous appuyer sur un système politique qui ne produit plus d’inté- gration. Les votes de ces 25 dernières années font de plus en plus belle place à l’abstention.
Peut-on réellement faire fonctionner une démocra- tie lorsque 50 % de la population en droit de voter ne se déplace même plus pour le faire ? Lorsque ces derniers mois les mouvements sociaux se font de plus en plus violents ? En se désengageant de ses missions de protection symbolique l’État au lieu de rassurer fait peur. L’explosion de sources d’infor- mations contradictoires, le manque de formation des individus à faire le tri dans la masse d’informa- tion à laquelle ils ont accès, génèrent des tensions, construisent des certitudes de géants aux pieds d’argile. Au lieu de fédérer le politique divise...
La question de la fiscalité à la fois obsolète et inéquitable creuse les inégalités et renforce le repli sur soi, hors du système : la base de la fiscalité re- pose sur les classes moyennes dont le volume s’amenuise, ne pouvant jouir des fruits de son tra- vail l’individu citoyen cherche ou à s’échapper du système et/ou à le combattre mais plus à le co- construire. Plus récemment, la suppression de l’im- pôt sur les grandes fortunes a été perçu non comme une opportunité par la majorité des citoyens mais comme une injustice clivante.
Le poids de la chronométrie dans nos vies profanes est aujourd’hui écrasant... Elle conduit à l’indiffé- rence et avec l’économie, à la seule logique du ren- dement.
Liberté - Égalité - Fraternité
Cette devise, un des ciments de notre République est-elle encore vivante ? Se traduit-elle encore en actes concrets dont la portée soit accessible à tous les citoyens ?
Nous fabriquons des exceptions, nous complexi- fions notre quotidien, nous priorisons des priorités, nous sacrifions l’humain pour satisfaire nos désirs, notre soif d’avoir. Être et avoir ont-ils du sens sans pouvoir s’inscrire dans l’avenir, sans équilibre, sans traces d’un chemin ?
Nous sommes passé d’un État centralisé à une dé- centralisation qui augmente des inégalités territo- riales. Quels modes de vie souhaitons nous ? L’exemple des Lander Allemands qui conduit la dé- centralisation peut être dans un souci apparent de redonner du pouvoir aux régions montre bien ses limites en termes d’aménagement du territoire. Ces recompositions divisent plus que ne ras- semblent. Les questions liées à la mobilité illustrent bien ces inégalités lorsque le milieu rural ne dis- pose pas de transports en communs adaptés et lorsque les transports en communs des milieux ur- bains ne sont pas en phase avec les besoins des usagers.
Est-il possible de penser une république évoluant, tenant compte de nouveaux enjeux civilisationnels ? Serions-nous capables de revendiquer la fraternité comme le socle du triptyque républicain, le ciment du faire ensemble ? Sans remettre en cause les li- bertés mais en les orientant sans tomber dans l’égalitarisme mais en prônant l’équité. Au regard de ces éléments il me semble pertinent de faire évoluer notre société vers une VIe République. Plus globalement encore, on pourrait s’interroger sur l’Europe et son évolution au regard de ce que les pays qui la composent peuvent générer et de l’iner- tie des relations internationales de notre pays.
Une fois ces constats posés que faire ?
Avec prudence et beaucoup d’humilité, je m’avance à être force de proposition en tenant compte des éléments décris ci-avant. Je ne me considère pas
Commission Nationale de Réflexion sur le Développement Durable (CNRDD) Mars 2021 - P25
1.1.4. APRÈS...