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UNIVERSALISME, HUMANISME ET ÉCOLOGIE
1.1.
LA RÉFLEXION MAÇONNIQUE SUR LA CRISE ÉCOLOGIQUE
L’ÉCONOMIE :
Nous vivons dans une économie mondialisée avec des interactions sur toutes les strates de nos socié- tés. Les dimensions macro-économiques et mi- cro-économiques paraissent dissociées tout en étant intriquées. Il est possible de développer de nouveaux secteurs liés à l’écologie, de repenser la notion de développement non comme une perpé- tuelle fuite en avant du toujours plus, mais plutôt comme une réponse raisonnée, tenant compte de l’Homme, de la solidarité, du vivant. En s’appuyant sur une dynamisation de la recherche développe- ment, en favorisant la production de biens et de ser- vices afin de générer du travail pour la population, en phase avec une refonte des secteurs de la for- mation.
En développant une politique de grands travaux te- nant compte du facteur environnemental (mobilité, construction, rénovation, etc.) nous insufflerions une nouvelle dynamique économique dans l’écono- mie réelle.
La question des fonctionnements de l’économie fi- nancière ne peut être modifiée sans un/des accord international qu’il faut construire, sorte de New Deal, sans doute bien plus fortement que les G20, et les COP. La place de l’ONU est essentielle dans cette optique. Re-concevoir le fonctionnement de l’économie demande à repenser la notion de libre échange, de régulation des marchés financiers, et les échanges internationaux. Cette évolution peut prendre appuie sur une notion de qualité environne- mentale et de normes tenant compte du facteur hu- main. Un des enjeux serait de réduire les inégalités plutôt que d’en construire de nouvelles. On pourrait s’appuyer sur les compétences de chercheurs tels que Piketty afin de structurer un modèle.
Il s’agirait de remettre l’économie au service d’un progrès social et environnemental. Ces notions conduisent à repenser la notion de patrimoine, de capital, d’investissement, de rémunération du tra- vail. Cela ne remet pas en cause l’offre et la de- mande, les notions d’épargne, et de rendement. Cela ne remet pas en cause une société de classe mais infléchit les mécanismes économiques pour que le bien-être de l’humain et la main d’œuvre ne
soient plus des variables d’ajustement comptable génératrices d’inégalités, elles-mêmes porteuses de crises sociétales.
La question serait aussi de convaincre les grands investisseurs actuels, ainsi que le monde de l’entre- prise en général qu’il ne s’agit pas de remettre en cause le libre échange mais de mettre l’économie au service de l’Homme et non le contraire. Je pro- pose dans mon propos une utopie, une direction, non un objectif irréaliste au regard de l’appétence du pouvoir de l’Homme.
La Mobilité : Un enjeu à la fois lié au transport, à l’énergie, au budget des ménages, à l’économie. Repenser la mobilité en favorisant les moyens de transports ayant un coût carbone le plus faible pos- sible, Renforcer les transports en communs sur l’ensemble du territoire, renforcer leurs services en les adaptant aux contextes locaux, horaires, acces- sibilité, coût ... Ces évolutions demanderaient une relancer de politiques de grands travaux afin de construire les aménagements nécessaires. Cet axe permettrait de soutenir une relance industrielle en France et en Europe.
LA CULTURE :
Le secteur artistique et culturel en France est très important et porte des spécificités de fonctionne- ment unique dans le monde (statut d’intermittent du spectacle, subventions publiques). Le secteur culturel est à la fois source de créativité, de plaisir esthétique, la culture est associée à la civilisation et au progrès. Étymologiquement, il est aussi lié à la terre.
Soutenir les cultures dans leur diversité est un axe civilisationnel, l’Homme cultivé est-il en mesure d’exercer son jugement de manière peut-être plus rationnelle ? Quels outils avons-nous et pour- rions-nous créer afin de favoriser la culture du res- pect du vivant et sa prise en compte dans nos socié- tés ?
La place de l’éducation et notamment des femmes est primordiale. L’homme et la femme ne de- vraient-ils pas être éduqués dans la complémenta- rité de ce qu’ils sont ? La question très ardue et épi- neuse de la démographie mondiale peut trouver les éléments de réponses à travers l’éducation et donc l’accès à l’éducation. Peut-être pourrions-nous sor- tir de la pratique de la carotte et du bâton ?
Cela revient bien évidemment à réinterroger les ha- bitudes culturelles et religieuses... Cela renforce peut-être l’intérêt sociétal de la laïcité. Non comme vecteur de tension avec le religieux mais comme condition de paix sociale...
Pourquoi ne pas étudier l’aspect sociétal de la culture avec la même richesse que porte la perma- culture dans le secteur agricole ? Cela peut réaliser un bel exemple de transdisciplinarité.
 Commission Nationale de Réflexion sur le Développement Durable (CNRDD) Mars 2021 - P27
1.1.4. APRÈS...















































































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