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UNIVERSALISME, HUMANISME ET ÉCOLOGIE
1.2.
LES CLÉS MAÇONNIQUES POUR UN FUTUR PLUS HUMANISTE ET ÉCOLOGIQUE
1.2.4. LES FRANCS JARDINIERS
Il y aurait eu un « Ordre des francs-jardiniers » aujourd’hui disparu mais quel enseignement pourrait-il encore livrer, à nous Francs-Maçons ? Travailler le Franc-Maçon comme on travaillerait son jardin avec précaution au fil des saisons ?
UN ORDRE DES FRANCS-JARDINIERS !
Certaines associations comme les « colibris » créée par Pierre Rabbi, le philosophe paysan, motivent les habitants des villes à réinvestir les plates-bandes et espaces verts de certaines communes. L’objectif est de sensibiliser par un contact retrouvé avec la terre, les populations à notre connexion profonde avec la nature et de nous permettre de prendre conscience de notre obligation non seulement pour la préserver mais de vivre avec elle en harmonie en nous consi- dérant comme ses gardiens.
Il existait jadis des francs jardiniers et plus précisé- ment encore l’Ordre des francs-jardiniers (Order of the Free Gardeners), aujourd’hui presque disparu. C’était une société amicale fondée en Écosse au mi- lieu du XVIIe siècle et qui s’était par la suite étendue en Angleterre et en Irlande. Comme de nombreuses autres sociétés amicales (Friendly societies) de l’époque, son objet principal était, à la fin du XVIIe siècle et durant tout le XVIIIe siècle, le partage de connaissances – voire de secrets – liés au métier, ainsi que l’entraide mutuelle. À la fin du XXe siècle, elle s’est presque entièrement éteinte.
Les premiers membres de ces loges, puisque c’était le nom utilisé, n’étaient cependant ni des jardiniers de métier ni de grands propriétaires, mais plutôt des petits propriétaires terriens et des fermiers qui pratiquaient le jardinage comme un loisir. N’exer- çant pas une profession citadine, ils ne pouvaient pas obtenir le statut de corporation et calquèrent leur organisation sur celle des Maçons, qui dispo- saient d’une forme d’organisation supplémentaire, distincte de leur corporation : la loge, précisément.
AVEC RITUEL ET SYMBOLIQUE ?
Avait-il des rituels et une symbolique ?
La plus ancienne mention connue de l’existence d’un secret initiatique dans cet ordre remonte au 28 janvier 1726, date à laquelle l’Ordre étudie une plainte interne accusant un de ses membres d’avoir diffamé certains de ses officiers en disant qu’ils n’étaient pas capables de donner correctement les mots et signes. En 1772, d’autres documents éta- blissent que la fraternité des francs-jardiniers dis- posait de « Mots » et de « Secrets ». En 1848, on trouve mention d’un enseignement, sous forme de « Signes, Secrets et Attouchements ». Les historiens disposent de rituels complets d’apprenti, de com- pagnon et de maître datant de 1930. Les minutes des loges montrent que le rituel de l’ordre s’est pro- gressivement développé, depuis une cérémonie as- sez simple de transmission du « Mot » à ses tout débuts, jusqu’à un système de trois grades, simi- laire à celui de la franc-maçonnerie à la fin du XIXe siècle.
Commission Nationale de Réflexion sur le Développement Durable (CNRDD) Mars 2021 - P37