Page 58 - cnrdd-suite
P. 58

 2
DES CHOIX ÉNERGÉTIQUES À L’HUMANISME ÉCOLOGIQUE, RÉÉCRIVONS NOS RÉCITS FONDATEURS
2.2
« DU CÔTÉ DES HUMAINS »
2.2.2. LA CONSCIENCE HUMANISTE PROPRE AUX MAÇONS, EST-ELLE
ECOLOGIQUE ?
e demander si la conscience huma-
niste propre aux Maçons est écolo- gique parait au premier abord pour le moins étonnant ; les mots même de conscience humaine recouvrent en effet des idées d’une telle richesse, d’une telle densité que l’écologie, science qui étudie la relation entre les êtres vi- vants avec leur environnement, ne pouvait échap-
per à cette notion fondamentale qui caractérise l’homme ; toute science ne peut en effet se dévelop- per sans la conscience humaine, qui apprécie, juge et guide les progrès des technologies en fonction de principes et de critères moraux.
C’est dans cet esprit que la conscience humaniste propre aux Maçons se manifeste d’une manière concrète dans l’organisation même et la tenue de ses débats. Elle trouve ainsi son expression dès l’entrée dans le temple, lorsque nous déposons nos métaux sur les parvis, lorsque, demandant la pa- role, elle nous est accordée sans restriction, quelques soient nos talents naturels, notre intelli- gence ; nos observations et nos réflexions sont toutes respectables et marquent la dignité qui est due à chacun.
Oui, en s’écriant à la fin de la réunion « liberté, éga- lité, fraternité », nous exprimons des principes uni- versels de l’humanisme et du progrès social ; nous avons, ainsi que l’affirme le Grand Maître Philippe Foussier « l’ambition d’être le conservatoire du pro- grès hérité du siècle des Lumières ».
Sans vouloir apporter la moindre restriction à ces propos liminaires, ne faut-il pas cependant exami- ner ce « procès », alimenté par les critiques visant
Les valeurs communes à la République et à la Franc-maçonnerie -liberté, égalité, fraternité- trouvent leur origine dans l’humanisme. Quel lien entretiennent-elles avec une possible éco- logie démocratique ? L’écologie profonde donne sans hiérarchie aucune, les mêmes droits à tout le vivant. Reste que l’homme a des devoirs en- vers la nature.
un certain anthropomorphisme de la pensée issue de la Déclaration des Droits de l’Homme ?
Certains estiment en effet que le principe du res- pect des autres et de soi-même, qui résulte même de cette dignité humaine, ainsi proclamée, implique en particulier le respect de la nature, qui ne devrait pas être traitée comme un objet d’appropriation au détriment d’autrui et du bien commun, mais au contraire être considérée comme un sujet de droit. Puisque la grande Déclaration semble être discu- tée, essayons tout d’abord d’en montrer l’impor- tance et la portée.
Tout d’abord, commençons par la liberté, liberté chérie, au nom de laquelle se sont levées bien des générations d’hommes et de femmes à travers le monde ; que ce soit en premier la liberté de conscience et le libre arbitre, ou que ce soit la liber- té absolue de penser et de se forger ses propres convictions, religieuses ou non, - que le principe de laïcité établit et garantit. Comme le suggère Kant dans la formule « sapere aude » l’homme a le droit de penser par soi-même ; il est même incité à avoir le courage de faire usage de son entendement.
Il y a aussi la liberté de s’exprimer qui rejette toute discrimination, tout racisme à l’encontre d’êtres égaux entre eux.
  Commission Nationale de Réflexion sur le Développement Durable (CNRDD) Mars 2021 - P58

















































































   56   57   58   59   60