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Cette liberté qui est celle de la personne mais aussi de la presse, garantit l’exercice de la citoyenneté et le droit de vote : en un mot la démocratie.
En insistant sur ces libertés individuelles fonda- mentales, on ne peut omettre les libertés collec- tives de réunion et d’association, mais aussi le droit de grève, qui illustrent la nécessité d’accepter les autres et supposent qu’elles s’appliquent à tous les hommes et femmes de la terre.
Ainsi apparaît ensuite clairement la valeur essen- tielle de l’égalité, principe universel également, car les hommes et les femmes naissent et demeurent égaux en droit. Cela est vrai pour ceux de notre temps, mais cela est vrai et prometteur aussi pour ceux qui viendront après nous.
Voilà bien des principes – ceux de la République et de la Franc-Ma- çonnerie – qui nous obligent, et inspirent
notre action, avec le
sens de la fraternité,
élément indispen-
sable pour la volonté
de développer notre
sentiment de solidari-
té, dont la vie moderne
nous offre tant d’occa-
sions de se manifester.
On aurait tendance à s’en
tenir à ces principes qui égrènent
autant de droits fondamentaux, à
omettre tous ces nouveaux droits
dits « sociaux », droits et devoirs dé-
finis par la Charte de l’Environnement
de 2003, comme celui du « droit de chacun
à vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé ». Ce droit repose désormais sur le principe de précaution, in- dissociable du principe de responsabilité,
dont l’exigence constitutionnelle découle
des dispositions de l’article 4 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, selon lequel « nul ne peut nuire à autrui ». De même le principe du pollueur-payeur s’inscrit dans cette Charte de 2003 à valeur constitutionnelle.
2
DES CHOIX ÉNERGÉTIQUES À L’HUMANISME ÉCOLOGIQUE, RÉÉCRIVONS NOS RÉCITS FONDATEURS
2.2
« DU CÔTÉ DES HUMAINS »
Dès lors, ne se trouve-t-on pas d’emblée au cœur des problèmes de l’environnement, du réchauffe- ment climatique et des objectifs maintes fois affir- més, que ce soit dans la déclaration de Rio de 1992, de la Convention sur la diversité biologique de la même date, ou du Protocole de Kyoto de 1997, sans parler de l’Accord de Paris de 2015.
En conséquence, cet ensemble d’éléments montre l’importance des principes et des valeurs maçon- niques et le lien direct qui existe entre eux et l’éco- logie démocratique, de sorte que l’on peut soutenir que la conscience humaniste propre aux Maçons peut être écologique, car les objectifs d’améliora- tion matérielle et morale de l’humanité en consti- tuent les aspects les plus déterminants.
Certains font valoir que, s’il est dans le monde, l’homme n’en est qu’un des élé- ments. L’homme est dans la nature. Il serait trop long et fastidieux de reprendre cette idée, qui paraît au demeurant d’une grande évi- dence. Mais on peut essayer d’en développer quelques thèmes fondateurs ainsi que la philosophie qui les sous- tend. Le procès intenté contre Wald Disney est à cet égard si-
gnificatif.
En 1970 le service des Eaux et Forêts délivre un permis à cette entreprise pour « développer » une vallée sauvage « Mineral King » située dans la Sierra Nevada - avec la construction d’hô- tels, restaurants, ainsi que des jeux sur le modèle connu aujourd’hui de Disneyland. Sierra Club, asso- ciation écologique parmi les plus puissantes du monde, porte plainte alléguant que le projet me- nace de détruire l’esthétique et l’équilibre naturel
de Mineral King.
La plainte fut rejetée car le Sierra Club n’avait au- cun titre à faire valoir pour étayer cette plainte, ses intérêts n’étant pas lésés « directement » par le projet.
Commission Nationale de Réflexion sur le Développement Durable (CNRDD) Mars 2021 - P59
2.2.2. LA CONSCIENCE HUMANISTE PROPRE AUX MAÇONS, EST-ELLE ECOLOGIQUE ?