Page 92 - cnrdd-suite
P. 92
3
NOUS N’ASPIRONS PAS AU REPOS, LES SOLUTIONS SONT À NOTRE PORTÉE !
3.2. ECONOMIE
3.2.1. DÉSIR BONHEUR ET RAISON Si nous ne nous libérons pas de nos addictions de base, nous
risquons de mourir de nos plaisirs.
Un texte décapant fondé sur une critique alerte de la société de la consommation et de tous les fondements de la démesure qui poussent à consommer toujours plus. C’est aussi une ode à l’économie de la fonction- nalité avec en filigrane l’économie circu- laire et un appel à la sobriété.
Une société idéale est-elle possible ?
Beaucoup ont essayé d’en imaginer. L’un des plus connu, Thomas More nous a légué le nom d’Utopie avec son « voyage à l’île d’Utopia » écrit en 1517 sous le règne d’Henri VIII.
A l’époque (1517) il avait juste envisagé des trucs invraisemblables comme :
- Une certaine égalité hommes -femmes;
- le travail de 6h, donc la semaine de 40h;
- les universités populaires;
- le revenu d’existence et la monnaie libre : on prend sur les étals selon ses besoins et sans bourse dé- lier, l’or n’a aucune valeur pour le commerce de tous les jours;
- Les prêts sans intérêts entre villes;
- Une grande tolérance religieuse;
- Un système démocratique.
Pour autant, marqué par son époque, il n’avait pas envisagé de supprimer complètement l’esclavage, sa société était organisée entre villes et campagne, les choix individuels étaient encadrés par les be- soins de la société et l’homme d’Utopia acceptait une forte limitation de sa liberté individuelle, deve- nue inutile dans une société parfaite.
A l’opposé Bernard Mandeville, dans une fable dé- capante , écrivait dans les années 1700 : « L’homme est un composé de passions qui le gouvernent tour à tour, qu’il le veuille ou non »
Alors plutôt que de contraindre le vice, il imagine une société libérale, où les vices de chacun, dont le gaspillage des riches, stimulent la richesse de tous, sachant que, selon lui, il faut beaucoup de pauvres pour qu’une société prospère, les pauvres devenant alors juste un peu moins pauvres.
C’était la théorie du ruissellement avant l’heure.
Et pour que tout le monde accepte un système par- faitement injuste, il donne la solution :
« L’homme s’aime trop et est rempli de ruses pour être rendu traitable par la force seule. Pour en venir à bout il faut le prendre par son faible. »
Si dans leurs discours nos gouvernements conti- nuent à promouvoir la vertu, l’économie qui gou- verne tout prend les humains par leur « faible »
Dans notre monde économique, il n’y a plus d’hu- mains mais des consommateurs dont il faut trans- former les vices en vertu consommatrice.
Avec la crise sanitaire tout s’est arrêté, sauf l’es- sentiel et l’économie s’est retrouvée nue.
Commission Nationale de Réflexion sur le Développement Durable (CNRDD) Mars 2021 - P92