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Les besoins réels ne suffisent pas au commerce ; il faut du superflu et donc attiser les désirs et flatter l’égo. La publicité est là pour cela.
On vous raconte de belles histoires avec de beaux paysages et de belles gens pour vous faire croire qu’aller en ville au travail au volant d’un SUV vous transformera en aventurier des temps modernes, moyennant quoi vous trimballez plusieurs tonnes dans des embouteillages.
Qu’importe, le fantasme est plus vendeur que la ré- alité. Alors chaque objet qui vous est proposé va vous rendre plus libre, plus heureux.
Le nouveau four automatique cuisinera pour vous au lieu de chauffer bêtement et à défaut d’être éventuellement confortable, le nouveau canapé at- tirera comme un aimant le compagnon ou la com- pagne de vos rêves. Certains, horrifiés par la fièvre consommatrice, imaginent que l’on pourrait mettre un bandeau d’avertissement à chaque fois que vous achetez sur internet : du genre « en avez-vous vrai- ment besoin » !
Quelle horreur ! Culpabiliser le consommateur ?? Le ramener du rêve à la réalité ??
Sortez Mandeville de son caveau avant que l’écono- mie ne s’effondre !
A moins que, soudainement pris par la raison, on décide de rêver autrement : ne pas rechercher le bonheur dans les objets, ne plus se laisser berner par les belles histoires, mais entrevoir une vie que l’on ne peine pas à gagner pour la perdre dans des désirs fabriqués.
Notre temps de vie est ce que nous avons de plus précieux, nous avons mis un incroyable talent pour promouvoir une soif insatiable de consommation ; pourrions nous mettre autant de talent pour pro- mouvoir ce qui permet d’augmenter réellement notre temps choisi ?
Pourrait-on avoir de nouveaux rêves avec des ar- moires garanties à vie qui ne se désintègrent pas dès qu’on les déplace et que l’on peut modifier à volonté, des ordinateurs qui ne patinent pas dans la semoule après deux ans d’utilisation et qui ne se mettent pas à jour quand on en a un besoin urgent, le moyen de transport de votre choix à votre porte au moment où vous en avez besoin et non une voi- ture à payer, à assurer, entretenir, réparer, garer pour ne l’utiliser que quelques heures par jour.
NOUS N’ASPIRONS PAS AU REPOS, LES SOLUTIONS SONT À NOTRE PORTÉE !
3.2. ECONOMIE
Bref des services réels au moment où on en a be- soin et non des objets qui mangent notre temps précieux en soucis de dépannage, d’entretien ou de remplacement et qui encombrent quand on ne s’en sert pas.
Oui pourquoi ne pas nous faire rêver avec des ser- vices plutôt qu’avec des objets ? Le luxe ce n’est pas de posséder une pompe, un puits et une station d’épuration, mais d’avoir l’eau courante pour moins cher que si vous deviez investir et entretenir tout cet équipement.
En fait le service, quand il est systématisé et mis en concurrence revient moins cher : les investisse- ments servent plus de clients et sont mieux amor- tis, le fournisseur de service choisit des équipe- ments plus durables, plus fiables et moins coûteux à entretenir.
Les services sont vendus plus chers actuellement faute d’une réelle concurrence et d’un manque de clients plus portés sur la possession d’objets, mais une évolution est en cours, Bla Bla Car et les sites de partage d’objets entre particuliers en sont de bons exemples.
Alors, en tout bien tout honneur et dans le respect des lois en vigueur (soyons prudents...) deman- dez-vous quel service vous ferait le plus plaisir et choisissez votre prestataire à l’aide de sites de com- paraison indépendants et d’une pub nouvelle à qui on aura interdit de parler d’autre chose que du ser- vice rendu et du bien réel que vous pouvez en tirer.
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C’est quand même mieux que le métro non ?
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Commission Nationale de Réflexion sur le Développement Durable (CNRDD) Mars 2021 - P93
3.2.1. DÉSIR BONHEUR ET RAISON