Page 18 - Témoignages
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Néanmoins comprenant notre inquiétude, Plume lui a dit « je vais essayer de rentrer ».
Que voulait dire « essayer de rentrer » ? Qu’est-ce qui pouvait l’en empêcher ?
Trop de culpabilité à combattre ? Une incapacité physique, une blessure, une «
séquestration » ?
Tous les scénarios étaient possibles, ne sachant où elle était allée, quelles rencontres
elle avait faites, ni quels éventuels dangers elle avait-eu à affronter pendant notre
absence.
Le temps continuait à défiler, 1 semaine puis 2 …
Je pensais constamment à Plume, lui parlait à haute voix en lui demandant de me faire
un signe, de se montrer, lui disant que tout le monde avait hâte et voulait la revoir, lui
exprimant que malgré toute la confiance que j’avais en elle, j’étais morte d’inquiétude.
Au fur et à mesure le désespoir nous envahissait.
Marie ne parvenait plus à communiquer avec Plume, elle la sentait à bout de forces, ne
pouvant trouver l’énergie suffisante pour donner signe de vie.
Marie a alors décidé de lui prodiguer des soins énergétiques, un peu comme un
traitement ultime, un dernier recours.
Pour moi, Plume était perdue, décédée seule quelque part.
Le plus dur était de ne pas savoir où chercher, ce qui avait pu lui arriver.
Allait-il falloir que je fasse encore une fois le deuil d’un de mes compagnons félins, un an
juste après son « grand frère ».
Cette idée m’était insupportable.
Et bizarrement alors que je perdais espoir, une petite lueur en moi s’insinuait.
Et puis l’impensable….., quand je l’ai vu, j’ai cru rêver, je n’ai pas réalisé que c’était elle,
je l’ai prise pour une des 2 petites, blanche et noire également.
Plume était derrière la fenêtre émettant de faibles miaulements.
Elle était dans un état pitoyable, avec de nombreuses blessures aux pattes, les
coussinets à vif, des griffes arrachées et d’une maigreur cadavérique….
Mais elle avait trouvé le courage, l’envie, la force de rentrer.
J’ai pleuré de joie mais également de peur de la perdre étant donné son état physique.
Elle avait tout fait pour revenir, ne pas nous abandonner, je me devais de tout faire pour
la sauver.
Son état est resté critique pendant les 1ères 48 heures de son hospitalisation. Je la
sentais tirailler entre l’envie de lâcher prise et celle de remonter la pente.
Elle a choisi de vivre….
Aujourd’hui Plume est en pleine forme, et a retrouvé son équilibre maintenant qu’elle vit
« chez elle », dans son « domaine ».
Il n’en reste pas moins que sans les interventions et les soins de Marie qui lui a transmis
tout ce qui était en son pouvoir de donner, je reste convaincue que je n’aurai jamais revu
Plume.
L'Esprit Animal