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Opérateurs & réseaux
de voyageurs par an. Il en accueillait 9,2 millions en 2017. La progression se sera maintenue l’an dernier. « Le branchement sur les grands générateurs de trafics a été réussi. Le BHNS a emmené tout le réseau derrière lui », indique Christian Juhel.
Le taux de pénétration du transport public est de 76 voyages par an et par habitant en 2017.
C’est mieux que beaucoup de villes moyennes*. Et dans ce « pays plat », le coût de production est de 3,49 € du km. Pas mal !
Très vite après le lancement d’hé- lyce (le BhNS), la ville a investi à nouveau dans des bus et des km de bus. L’idée s’imposait qu’il fallait encore renforcer l’attractivité du réseau. Les neuf autres communes de l’agglomération ont été ralliées toutes les demi-heures. Une quasi- intégration tarifaire a été conclue à l’ouest avec la communauté d’agglomération de la presqu’île de Guérande (Pornichet, La Baule, etc.). « On imagine d’importants flux quotidiens entre Saint-Nazaire et Nantes. C’est beaucoup plus im- portant, 65 000 contre 16 000 avec la Presqu’île », précise Jean-Jacques Luneau qui imagine même dans un futur lointain le même syndicat de transport sur l’ensemble de ce territoire.
Faire disparaître les parkings autour des usines
Dans ce mouvement ascendant, la plus récente innovation en date se remarque : la billettique infor- matisée, les billets et cartes de transport sans contact, le post- paiement, facturé le 20 du mois suivant celui de l’utilisation du bus au prix unitaire de 1,10 €. Tout cela a été mis en service à la fin du mois d’août dernier. Le réseau en a gagné 400 abonnés en deux mois. Ils sont 12 625. « Avoir cette carte gratuite de post-paiement en poche pour se déplacer sans dé-
N L’un des objectifs de la seconde ligne de BHNS est de supprimer des parkings aux abords des chantiers de l’Atlantique.
bourser un centime, cela me semble recéler un potentiel énorme. Très peu de gens encore la connaissent », estime Christian Juhel. Son service marketing ne repose que sur deux personnes. Elles ont beau courir les grands événements publics, elles ne peuvent pas tout.
La conversion de la ville aux trans- ports publics est si bien entrée dans les mœurs que David Samzun, le maire (PS) de Saint-Nazaire a annoncé en octobre qu’une deuxième ligne de BhNS pourrait voir le jour « dans le dernier tiers du prochain mandat ». Autrement dit, autour de 2024. A la demande, notamment, des grandes industries de Saint-Nazaire, les chantiers na- vals, l’usine Airbus et leurs nom- breux sous-traitants. « Vers les Chantiers, le port, Montoir, Donges et vers la Brière, les bus sont saturés aux moments de surchauffe aux Chantiers de l’Atlantique. C’est alors par centaines que les ouvriers em- pruntent les bus », indique Christian Juhel. La seconde ligne de BhNS améliorerait les choses avec des passages toutes les dix minutes aux heures de pointe. Cela per- mettrait aux industriels de faire disparaître des parkings autours
de leurs usines et d’utiliser ce fon- cier à autre chose. S’agrandir ou le vendre à des promoteurs immo- biliers.
De l’autre côté de la ville, à l’ouest, cette seconde ligne desservirait les quartiers résidentiels en plein essor de Saint-Marc-sur-Mer, là où domine l’hôtel de la plage des Vacances de Monsieur Hulot et la statue de Jacques Tati tirant sur sa pipe.
La deuxième branche d’hélyce né- cessiterait sans doute une aug- mentation du versement transport. Il est de 1,5%. En principe, il pourrait être porté à 2% mais s’établira plus probablement entre les deux. En tout état de cause, les discus- sions sur le sujet ne débuteront qu’après les prochaines élections municipales. Avec, en guise d’échauffement, celles en cours jusqu’en février autour du nouveau PDU. on y parle aussi beaucoup de covoiturage et de « bouquet des mobilité ». L’idylle entre la ville et les transports publics, on peut le parier, va durer.z
HUBERT HEULOT
* Le Cerema donne le chiffre moyen de 70 en 2016 pour les villes de 100 000 à 300 000 habitants.
28 - MOBILITÉS MAGAZINE 22 - JANvIER 2019