Page 8 - Voyages & groupe n°27
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                 What if ?
Demain, Paris sans auto
>Gênant, polluant. L’image détestable que les Parisiens continuent d’avoir de l’autocar menace plus que jamais le
tourisme de groupe dans la capitale. Les Municipales seraient-elles l’occasion de faire évoluer les choses ? L’optimiste répondrait que dans cette période, la perspective des Jeux Olympiques offre une petite chance.
VILLE
 « L’autocar n’est pas un pro- blème, c’est une solution ! » C’est ce que la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV) a dû ré- pondre du tac-au-tac à Ben- jamin Griveaux en avril der- nier. Cinq ans après Anne Hidalgo, l’actuelle maire de Paris, le candidat de la Ré- publique en Marche (LREM) à la mairie de Paris reprenait sa promesse d’interdire la circulation des autocars dans la capitale. Anne Hi- dalgo, l’avait programmée pour 2014, échéance repor- tée depuis aux Jeux Olym- piques de 2024. Le « coup de gueule » de Benjamin Griveaux, cinq ans plus tard, montre à quel point la brouille de Paris avec « ses » autocars perdure. Ceux-ci aggraveraient en effet les embouteillages ou la mau- vaise qualité de l’air, et se- raient responsables d’une « pollution visuelle ». Com- ment mieux vouloir les faire disparaître ?
Le chemin paraît donc long avant qu’une autre réalité se fasse jour. Que Paris ait
Selçuk Sinan, PDG de Standing Euro Tours :
«Jene m’abonne plus au Pass transport. Mon budget stationnement va au paiement des amendes ».
besoin d’autocars pour ac- cueillir les visiteurs étran- gers. Que la France de pro- vince ait besoin d’autocars pour visiter la capitale. Que, par ailleurs, les autocars polluent beaucoup moins que les taxis et autres VTC. Que bientôt, la technologie, électrique ou hydrogène, ne les fassent même plus pol- luer du tout. Qu’enfin, ces véhicules de grosse capacité aient besoin d’être chéris, au moins jusqu’aux Jeux
Olympiques, en l’absence désormais certaine d’autres moyens de transports de masse (trains et tramways) opérationnels à l’heure pré- vue. Autant de vœux pieux à l’orée d’une campagne électorale ?
Pas assez de stationnements
En attendant, le gouffre entre la Ville et les professionnels s’élargit. Tous les autoca- ristes de France et de Navarre ontlemêmemotàla bouche : « Paris, c’est ca- tastrophique ! » Un constat partagé, qu’ils envoient cinq ou 50 groupes par an dans la capitale, et ceci en dépit de la mise en place par la ville d’un Pass Autocar. Em- porter et accompagner un groupe dans paris à Paris relève de la vraie galère. « Installés à 120 km de Paris, nous mettons 4 h pour y ar- river », raconte Cyril Darbier, PDG des Voyages Darbier, à Montargis. A Angoulême, Si- mon Parienti, le directeur des cars De Maillard-Robin, qui s’y rendent une vingtaine
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