Page 9 - Voyages & groupe n°27
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cars ?
de fois par an, notamment avec des scolaires, décrit un « parcours du combattant ». « Nous partons en règle, en ayant réservé notre Pass Au- tocar en zone 1 ou 2 en fonc- tion des lieux de visites, ex- plique-t-il. Mais sur place, on ne sait jamais s’il va y avoir des stationnements disponibles. Les conducteurs y vont au pif. Il en faudrait deux fois plus ! »
Impossible de ne pas se ranger en double-file
Yves Verdié, PDG des Voyages Verdié à Rodez, est sur la même longueur d’ondes. « Je dis aux conduc- teurs : faîtes comme vous pouvez ! Ils finissent par tourner dans Paris, en at- tendant de pouvoir repren- dre leur groupe ». Un sauve- qui-peut pas très écologique. Quentin Rouillard, des Voyages Rouillard, de Saint- Brieuc regrette : « La dépose d’un groupe devient difficile. Soit le conducteur descend avec lui et il prend le risque d’être verbalisé. Soit le groupe est livré à lui-même. Il faudrait deux conducteurs, mais c’est impossible. Les prix flamberaient ».
Selçuk Sinan, PDG de Stan- ding Euro Tours à Valenton, spécialiste du réceptif haut de gamme dans la capitale, se sent lui-aussi malmené :
« Rien n’est fait pour nous, au contraire ! Non seulement le nombre de parkings est insuffisant, mais les hôtels, les musées, les salles de spectacle, les théâtres, les cabarets n’ont pas d’endroits où nous recevoir. Résultat, nous nous garons en dou- ble-file. Impossible de faire autrement. Evidemment, le mieux possible en laissant de l’espace pour la circula- tion. Mais il n’y a aucune tolérance de la part des po- liciers. C’est devenu infernal depuis leur boîtier électro- nique. Ils n’ont plus besoin de descendre de leur voiture pour vérifier avec nous si nous en avons encore pour longtemps à attendre nos clients. Ou nous ordonner de circuler. Ils verbalisent. Nous ne sommes mêmes in- formés. J’ai reçu trois amendes de 135 € pour le même car pour trois motifs différents. J’en suis venu à
cyril Darbier, PDG Voyages Darbier :
« les grands magasins, les théâtres privés, les salles de spectacles commencent à réagir ».
Yves Verdié, PDG des Voyages Verdié :
« Si l’on ne veut pas de nous, nous n’irons plus à Paris. Il y a d’autres destinations ! »
ne plus abonner qu’un ou deux véhicules au Pass au- tocar sur les trente que je possède. Mon budget sta- tionnement va aux amendes, environ 2000 € par mois ».
1,5 Md€ par an de retombées économiques
Plus de 1000 forfaits de post- stationnement (FPS) ont été distribués aux autocars dans Paris l’an dernier. En files devant les grands magasins, les musées, les sites tou- ristiques, ou en doubles- files devant les hôtels, ils finissent par être honnis des Parisiens. Peu importe s’ils battent pavillon étranger à 70%. « On nous a comparé publiquement aux paque- bots dans Venise », raconte Cyril Darbier.
Certains estiment désormais Paris en surtourisme. « La ville ne dispose plus de la place pour y développer le tourisme de groupe », esti- mait en décembre dernier, Jean-François Martins, ad- joint au tourisme de la Ville de Paris. Sollicité à ce sujet par Voyages & Groupe, il n’a pas souhaité répondre. « Mais la vision d’un touriste individuel idéal que l’on veut lui, attirer, hyperconnecté, argenté et sportif ne corres- pond pas du tout à la réalité. C’est exclure une population notamment de personnes
VOYAGES & GROUPE 27 - OctObre 2019 - 9
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WWhat if ?
   Nous risquons de tomber dans le piège
de devoir disparaître du paysage faute d’une organisation performante de notre fonctionnement.
InGrID MarESchal,
Déléguée générale de la FNTV
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