Page 53 - MOBILITES MAGAZINE N°4
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Opérateurs & réseaux
ntes via smartphone
de l’énergie (ademe) pour les ap- pareils fonctionnant sous androïd ou apple. Une fois mis en route, il fonctionne de façon autonome quel que soit le parcours. L'utilisateur peut comparer ses performances environnementales au jour le jour ou d'un trajet à l'autre, grâce à des unités appelées « POPS ». Plus fort encore : l'utili- sateur peut aussi y détailler ses déplacements en transports en commun, à vélo, ou moto, afin d'évaluer exactement ses émis- sions de gaz à effet de serre et polluants tout au long de sa jour- née. On peut ainsi mesurer soi- même les effets d'arbitrages entre modes de transports, horaires de départ ou arrivée et itinéraires.
Visualiser l’impact sur les émissions gazeuses
En quoi cela concerne-t-il les col- lectivités publiques ? D'une part, ce programme est gratuit, et il se veut didactique, donc pédagogique. « La façon de conduire a un impact
considérable sur la consommation mais aussi les émissions de pol- luants », déclare Laurent Thibault. Les tests menés en interne avec deux batteries de 13 cobayes de l'iFPEN on ainsi révélé des écarts d’un à quatre sur les polluants, à véhicules et parcours identiques ! Laurent Thibault ajoute « la sensi- bilité aux émissions d'oxydes d'azote est même supérieure à celle des consommations dans cette variabilité ». Les collectivités peuvent ainsi visualiser l'impact sur les émissions gazeuses d'une modification des vitesses autori- sées sur certains axes (hélas, et contrairement à la doxa, l'abais- sement des vitesses n'a pas d'effet positif proportionnel sur les émis- sions de polluants automobiles !). autre critère de simulation : quan- tifier, sur les traces réelles (et ano- nymes), les effets de rajeunisse- ment de parc sur les émissions de polluants. On peut également y constater que les bouchons et en- combrements sont de terrifiants générateurs de pollution ! Dans l'immédiat, des partenariats sont en cours avec des associations et laboratoires travaillant sur la qualité de l'air : « travailler avec uniquement un modèle météo ne suffit pas si on ne dispose pas des outils d'ana-
lyse et de quantification des pol- luants », résume Laurent Thibault. L'iFPEN disposant du logiciel et de moyens de mesures (les fameuses unités PEMS permettant un contrôle en roulant des émissions, un test qui coûte de 80 000 à 100 000 euros/unité), le centre de recherche peut aussi effectuer des campagnes pour le compte de constructeurs qui souhaiteraient développer un programme de ce type sous leur marque, le tout en conservant la confidentialité des données vis-à-vis de tiers. il peut en être de même pour un trans- porteur qui souhaiterait identifier les émissions de son parc, no- tamment dans la perspective de l'évaluation des émissions de CO2 telles que promues par la Charte CO2 de l'ademe. Le test des auto- bus hybrides conduit pour le Sytral en 2015, et de nombreux pro- grammes conduits pour PVi, Volvo Trucks et Renault Trucks, donnent aussi au centre de recherche de nombreux éléments pour adapter son programme Geco air au monde du véhicule industriel, y compris les autocars et autobus. « Le dé- veloppement vers les véhicules industriels ? C'est clairement un axe vers lequel on pourrait aller. Il nous faudrait un client pilote pour faire ça ». avis aux amateurs ! Ce qui est sûr, c'est que Geco air est un fabuleux générateur de données sur les émissions liées aux trans- ports routiers.z
JEAN-PHILIPPE PASTRE
(1) Etablissement public à caractère industriel et commercial.
(2) Apprentissage de la Modélisation pour l’Etude des Systèmes Industriels Mécatroniques.
Q
Geco Air est gratuit et en libre accès pour les appareils fonctionnant sous Androïd ou Apple.
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