Page 67 - MOBILITES MAGAZINE N°4
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                  Opérateurs & réseaux
    de la complexité critiquée du sys- tème - autour de l’effort de for- mation nécessaire. Pour résumer : Pôle-emploi, donc l’Etat, pour trou- ver des candidats, l’OPCA, les Ré- gions, Pôle-emploi à nouveau, pour apporter les financements (indem- nités de chômage, frais de dépla- cements, coûts pédagogiques), puis les organismes de formations pour mettre en place les cours et les examens. Ensemble, il leur faut au minimum six mois pour ren- dre opérationnels les nouveaux conducteurs. C’est dans les endroits où tous travaillent le mieux les uns avec les autres que les résultats sont les meilleurs. Encore faut-il que les entreprises soient au clair sur leurs besoins suffisamment à l’avance. Et déclenchent le signal d’alarme à temps, en avertissant, qui la Fédération nationale des Transports de Voyageurs (FNTV), qui l’OPCA, qui Pôle-emploi, pour mettre en branle le système. Car à chaque étape, il y a des obstacles à franchir pour faire les choses au mieux. Comme recruter des can- didats au plus près des débuts de circuits spéciaux, s’il s’agit d’en faire des conducteurs de car qui dureront dans leur emploi. Dans certains territoires, Pôle-emploi n’a pas la tâche facile. il doit au moins disposer de temps.
Le transport de voyageurs invisible dans les collèges et lycées
Ce faisant, les circuits de la for- mation professionnelle accomplis- sent une tâche qui ne leur est gé- néralement pas dévolue : assurer l’entrée dans la profession à la très grande majorité (plus de 80%) de ses salariés, les conducteurs. Ailleurs, dans d’autres secteurs, la tâche incombe souvent à l’Educa- tion nationale par le biais de di- plômes. Mais le permis D n’étant accessible qu’à 21 ans, le transport de voyageurs rate les jeunes à
Q ClaudeCibille, responsable du développement, IFRAC.
« pourquoi pas Des conDucteurs De slo issus De l’hôtellerie ? »
Q Arnaud Bourhis, Aftral.
« Des responsables D’exploitations en formation initiale, ça marche ! au prix D’un peu D’efforts D’encaDrement et D’accueil Des canDiDats »
l’âge normal de fin de la scolarité pour ces niveaux de qualification. A cause de ce décalage, la conduite dans le transport de voyageurs tend à disparaître de l’information aux élèves dans les collèges, les lycées. Des organismes d’orienta- tion professionnelle en dehors. Alors que le transport de mar- chandises, grand concurrent pour recruter des conducteurs, la SNCF aussi, y sont bien présents. il existe
bien un CAP d’agent d’accueil et de conduite routière. Mais com- ment y intéresser un jeune de 17, 18 ans qui devra attendre l’âge de 21 ans pour passer le permis ? Et puis pourquoi donc le camion, continue-t-il de faire rêver, pas l’autocar ? La situation doit donc être rattrapée plus tard mais sur des bases rationnelles d’emplois, de postes disponibles, par les cir- cuits de la formation profession- nelle.
Où sont passés les
mécaniciens, les
responsables d’exploitation ?
Le transport de voyageurs souffre
de la concurrence dans d’autres métiers. Celui de mécanicien par exemple. il n’existe pas vraiment
pour le transport routier de voya-
geurs ! On est mécanicien camion
ou automobile, puis l’on se conver-
tit. Hélas, les sociétés de transport
de voyageurs n’en trouvent plus
de ces spécialistes du car et du
bus. Même dans les réseaux ur-
bains. Ce qui, aujourd’hui, ne manque pas de les inquiéter, mal-
gré les contrats de maintenance
avec les constructeurs, face à la transition énergétique à engager.
Cette pénurie, les circuits de la formation professionnelle, ne la
pallie pas. « C’est trop tôt. Y penser
dans cinq ans peut-être », consi-
dère, par exemple un délégué ré-
gional de l’OPCA. La filière a aussi
du mal à faire face à la pénurie de responsables d’exploitation. Pour-
tant, le poste apparaît plus que
jamais crucial dans les entreprises.
C’est une clé de leur performance.
Mais la tâche demande plus de compétences qu’auparavant : à la disponibilité, à la connaissance de
la production, s’ajoutent la maîtrise
des outils informatiques, la gestion compliquée des hommes. Le res- ponsable de l’exploitation est un
cadre aux épaules très larges. Les anciens conducteurs ne se bous- u
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