Page 44 - Mobilités magazine n°8
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Politiques & institutions
conducteurs en interne, il les rem- ploierait ailleurs, Flixbus ne repré- sentant qu’une toute petite part de son activité.
Le douloureux passage de Ouibus aux Cars Faure
Ouibus, à l’inverse, exploite des lignes en propre. La filiale de la SNCF ne veut pas commenter le nouvel accord (Isilines, filiale de Transdev non plus). Il est vrai qu’au printemps, à Lyon, le passage de lignes Ouibus en sous-traitance aux Cars Faure, avec transfert et baisse des rémunérations d’une quarantaine de conducteurs, a dé- bouché sur un conflit social, im- mobilisations de cars et séries de licenciements à la clé.
Une situation que les syndicats souhaitaient aussi éviter en signant un nouvel accord. Mais ils n’avaient pas que les cars Macron en tête. « Les Régions ont commencé à ré- organiser les transports publics en fonction des bassins d’emplois. Les frontières entre l’interurbain et l’ur- bain vont devenir encore plus po- reuses. Il y avait urgence à sécuri- ser la situation des salariés. En particulier ceux travaillant dans des entreprises sous convention inter- urbaine en sous-traitance sur des lignes urbaines », explique Charles Morit, secrétaire général CFDT du transport routier de voyageurs.
FNTV, OTRE et UNOSTRA, ensemble
Au final, la CFDT, Force Ouvrière, la CFTC, la CFe-CGC ont signé le nouvel avenant. Pas la CGT. Jean- Marc Lambert, secrétaire CGT pour le transport routier de voyageurs, en explique les raisons : « Les ser- vices librement organisés ont été un prétexte. Ce que nous avons obtenu n’est que de la poudre aux yeux. Sur le terrain, des lignes sont supprimées et les salariés restent sur le carreau, ils perdent
leur emploi. Les lignes Macron ne créent plus d’emploi du tout. Nous avions des demandes, les mêmes qu’en 2013 : sur la qualité des emplois, sur davantage d’em- bauche en CDI. Nous n’avons pas été entendus ».
Côté patronal, fait remarquable, il l’a été par la FNTV, l’OTRe et l’UNOS- TRA. « Cet accord est un bon exemple de dialogue constructif entre partenaires sociaux. Il est important, tant pour les entreprises que pour les salariés... La volonté
Michel Seyt, président de la FNTV.
de la FNTV est d’élargir au maxi- mum l’application de la garantie d’emploi afin de sécuriser les contrats de travail des salariés », souligne Michel Seyt, son prési- dent.
Pour le moment, seules les entre- prises adhérentes des organisations signataires ont à appliquer le nouvel accord. Mais toutes devront le faire dès que le ministère du Travail l’aura étendu à tout le monde.z
HUBERT HEULOT
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