Page 53 - Mobilités magazine n°8
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Opérateurs & réseaux
v, rabatteur en chef
pas utilisé la carte de transport qui leur a été fournie. Une bonne part d’entre elles sont devenues voya- geuses occasionnelles. Certaines ont pris un abonnement mensuel. Qu’elles empruntent le réseau fré- quemment ou pas, elles incitent les autres, autour d’elles, à le faire », ajoute David Dacher.
Aide aux plans de déplacements
Autre clientèle particulière : les migrants. Avec Face Vendée, une association qui s’occupe de leur accueil, des femmes ne parlant pas beaucoup français pour la plu- part sont initiées au réseau. Pouvoir se déplacer dans la ville facilite leur intégration. Pas d’augmentation des recettes en vue. elles voyagent gratuitement. Mais elles seront à terme des utilisatrices régulières. Dans le même esprit, chaque nou- vel arrivant dans les 13 communes de l’agglomération, se voit remettre une carte de transport gratuit. Pour David Dacher, ces opérations commerciales ciblées, politique imaginée par Impuls’Yon, testée
auprès des élus, puis proposée dans le cadre de l’appel d’offres permettent « d’accompagner la collectivité dans la prise de conscience que circuler autrement qu’en voiture est possible ». L’objectif étant de faire passer la part des déplacements en automobile de 78%à69%.
Dans cet accompagnement, RATP Dev a inclus l’aide aux plans de dé- placements des entreprises : diag- nostics, objectifs de reports modaux et bilan d’actions. eM Services, une filiale spécialisée de RATP Dev est sollicitée. Au cours de la DSP, la so- ciété de transports en accompagnera quatre par an. cinq premières en- treprises ont développé un covoi- turage local, des parking-relais pour vélos et à une réflexion sur davan- tage de télétravail ou de travail en téléconférences. Trois autres, d’ici le début 2018, vont limiter le sta- tionnement sur leurs parkings. « Cela donne parfois des innovations col- lectives, comme multiplier l’infor- mation sur le covoiturage aux arrêts de bus », indique-t-il.
cela tombe bien : la nouvelle DSP
Q
Parmi les rares offres nouvelles, une navette électrique dans l’hypercentre de La Roche-sur-Yon.
N
Un réseau de neuf lignes urbaines, cinq lignes périurbaines, une navette électrique, cinq minibus pour du transport à la demande.
lui demande de développer une application numérique, bien utile pour les salariés, sur les horaires de bus et plus généralement sur tous les moyens de déplacement sur le territoire, en particulier le vélo dont Impuls’Yon gère le service de loca- tion (60 vélos classiques, augmentés très bientôt de 60 autres électriques). Là aussi la location est assortie d’une carte gratuite de transport, toujours dans le but de faire essayer le réseau.
Offre diminuée
Toutes ces actions doivent se tra- duire par une hausse de la fré- quentation de 2% par an pendant lesseptansdelaDSP,etceen dépit d’une diminution de l’offre de transport. Le rabattement par trans- port à la demande sur des lignes plus importantes a, en effet, rem- placé des lignes régulières dans un certain nombre de communes. Qua- torze arrêts sur 450 ont été suppri- més. La différence de services en période scolaire ou pas a été réin- troduite. L’offre en heures creuses a été diminuée. A l’inverse, 105 tra- jets par jour au lieu de 90 sont ef- fectués sur la première ligne du ré- seau. Au final, la contribution de l’agglomération passe de sept à 6,8 millions d’euros, pour un niveau de recettes stabilisé autour de 1,6 million d’euros, sans changement de tarifs. La Roche-sur-Yon capitalise donc en quelque sorte sur son ré- seau. comme l’an dernier où 2% de kilomètres supplémentaires ont fait bondir la fréquentation de 15%. Simplement désormais, les kilomè- tres nouveaux seront plutôt rem- placés par des efforts commer- ciaux. z
TEXTE ET PHOTOS : HUBERT HEULOT
MobiliTés MAgAzine 08 - OcTObRe 2017 - 53
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