Page 19 - MOBILITES MAGAZINE Thématique n°3
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                  Technologie
 la véritable solution d’interopérabilité entre les systèmes et les réseaux », juge Liborio Panzarella, son prési- dent. Actoll mise aussi sur le besoin de statistiques fournies aux exploi- tants pour mieux connaître l’utilisa- tion par le public de leurs réseaux. Elle fournit des graphiques de flux de passagers intégrant, par exemple, ceux en correspondance.
Autre acteur en plein essor, l’ita- lienne AEP ticketing solutions, née à la fin des années 1990, dans les équipements (bornes d’achat, va- lideurs, terminaux de contrôle des titres), et qui édite ses propres lo- giciens depuis 10 ans. Elle affiche à son tableau de chasse une vingtaine de villes équipées en France de ses solutions de billetterie, dont Chartres et Châlons-en-Champagne.
La carte du smartphone
Petite nouvelle, fondée seulement en 2016 et non plus éditeur de lo- giciels mais « agrégateur de solu- tions », Mybus, de Clermont-Fer- rand, joue à fond la carte du smart- phone. Elle s’est développée dans l’information-voyageur puis dans l’achat de titres (M-tickets) sur les smartphones. Elle a pris pied dans 200 villes grâce à la première, une vingtaine par le second. Le smart- phone est pour elle, ce qui fait pren- dre un coup de vieux à tout le reste,
l’outil magique après la carte sans contact et le valideur. Celui d’un monde de l’hyper-connectivité où, pour se déplacer, il n’y aura presque plus besoin d’aucun support phy- sique. Elle vient de récolter 2,4 M€ pour grandir encore plus vite et se tourner vers l’international.
Plus les budgets
toutes ces entreprises fonctionnent au digital comme l’on respire : web, comptes, mots de passe, wifi, blue- tooth, réseaux 4G, bientôt 5G. Elles se donnent pour mission de faciliter la vie de l’usager. Information en temps réel sur les horaires de pas- sage, les incidents les perturbations, accès autorisé ou refusé en moins de 500 millisecondes en interro- geant le cloud, paiement après usage, sauf pour les abonnés, qui sont prélevés de toutes façons sur leur compte.
C’est que, comme l’indique Jean- Philippe Amiel, directeur du cabi- net-conseil de collectivités Nexten- dis, le numérique suppose que l’usa- ger soit auparavant « enrôlé » par le réseau de transports pour être sûr qu’il paie. Il lui aura déjà donné l’autorisation de prélever l’argent sur son compte. A moins d’utiliser directement sa propre carte de cré- dit. Dans le fond rien que du banal, à l’heure du commerce électronique. Frédéric Pacotte, un des fondateurs
O
Philippe Medioni, Ubitransport : « On n’arrête pas le numérique ! »
de Mybus raconte : « l’aventure a commencé pour nous avec des fi- liales locales des grands groupes de transport public, comme Keolis, RATP, Transdev, qui sont venues nous voir en nous expliquant que leurs solutions maison de billettique et d’information-voyageur ne cor- respondaient plus aux besoins de leurs clients, des petites villes dé- pourvues jusqu’ici de tout système qui ne disposaient pas des budgets, en centaines de milliers d’euros, de- mandés par les constructeurs tra- ditionnels de billettique ».
L’intelligence est dans le cloud
Si le numérique travaille à moins cher que l’informatique tradition- nelle, c’est qu’il utilise volontiers des supports gratuits pour l’exploitant
du réseau de transport (la carte ban- caire, le smartphone), au pire trouve-t-on le ticket carton, ou la carte sans contact en pvc avec très
peu de contenu informatique. Mais surtout, grande révolution, avec lui, l’intelligence du système (le droit
ou pas à accéder au transport) ne
se trouve plus contenue dans la carte (ou le ticket) mais dans le cloud, la base de données de l’ex- ploitant, interrogée à distance et au besoin par la carte de transport. Ce
que les techniciens appellent un système back-office centrique, au
lieu de l’ancien, dit carte centrique.
Cela ne change rien (ou presque) pour l’usager, mais change tout pour
les réseaux de transport. Ils n’ont
plus besoin de reprogrammer eux- même chaque carte personnelle, à chaque changement de situation
de son détenteur, tous les valideurs, bornes d’achat et programmes cen- traux de leur réseau à chaque évo- lution de gamme tarifaire. tout est modifié dans le cloud et transmis partout en temps réel. La mainte- nance et l’amélioration des logiciels
se fait aussi façon « numérique », sous forme de mise à jour gratuites,
en vertu d’un contrat de licence peu u
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