Page 38 - MOBILITES-MAGAZINE-N°25

Technologies & innovations
EQUIPEMENTS / Aides à la conduite
Quand les aides à la condui
Les promoteurs des véhicules autonomes vivent dans un meilleur des mondes possible. Mais les réalités de la nature ou de la météorologie s'imposent parfois, avec des conséquences inattendues sur les aides à la conduite.
Demain, les autobus roule- ront tout seuls. Aujourd'hui, votre autocar vous prévient
d'un écart sur votre file. Tout cela est bel et bon mais ne fonctionne que lorsque l'environnement s'y prête.
Les photos de cet article permet- tent de prendre immédiatement la mesure du problème posé par la neige. En effet, que devient le radar d'inter-distance pour le pro- grammateur de vitesse adaptatif (ACC alias Adaptative Cruise Control), ou le freinage d'urgence AEBS obligatoire lorsque le masque de calandre est recouvert de neige ? Même souci avec les sys- tèmes de détection de changement de file, qui ont besoin de la lecture optique de la signalisation hori- zontale pour fonctionner correc- tement. Lors d'un roulage en Suède au mois de mars, ces trois fonctions sont devenues inopérantes après
Le freinage automatique d'urgence (AEBS) désormais obligatoire sur les autocars (et sa variante plus performante, alias ABA4 chez Mercedes-Benz et Setra) est particulièrement sensible à l'obstruction du radar par la neige. Il en est de même pour l'avertisseur de changement involontaire de file qui a besoin de lire la signalisation horizontale.
quelques kilomètres de circulation sur route enneigée.
Les limites et enjeux
Il y a là de vrais enjeux de sécurité routière : tout confier aux auto- mates peut entraîner de graves conséquences lorsque les systèmes deviennent inopérants. Comment les équipementiers, constructeurs et autorités vont-ils intégrer la gestion de reprise en mains ma- nuelle de la conduite dans ces phases critiques ?
Aujourd'hui, une alarme au tableau de bord s'affiche lorsque le radar de programmateur de vitesse ACC et d'AEBS est hors fonction. Après nettoyage, il convient de le réini- tialiser en coupant la fonction, puis d'attendre quelques minutes avant de le rallumer. Comment faire à l'avenir lorsque, à la demande des autorités ou à l'initiative des constructeurs, on ne pourra plus
désactiver l'AEBS ? Cette réinitia- lisation exigera un arrêt complet avec une coupure totale du contact. A renouveler autant de fois que nécessaire ! On voit d'ici la galère pour un conducteur traversant le Massif Central ou circulant dans les Alpes.
Dernier « détail » lié à ces nouvelles technologies : les éclairages LED, pour performants qu'ils soient, ne génèrent pas assez de chaleur sur la paroi de l'optique. Le résultat ? Un obscurcissement accéléré du phare par la neige, le rendant très vite totalement inefficace. Pour les projecteurs au Xenon, obliga- toirement dotés de lave-phares, la situation est moins critique, mais la consommation de lave-glace peut vite s'élever. Finalement, les projecteurs halogènes ont encore quelques mérites, en particulier en hiver. z
JEAN-PHILIPPE PASTRE
38 - MobiLités Magazine 25 - AvrIL 2019
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