Page 7 - MOBILITES MAGAZINE n°16
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                  ÉVÉNEMENT / Journées techniques UIV 2018 t
les pompiers voient rouge
les échéances imposées aux autorités organisatrices
de mobilité concernant le renouvellement des flottes de véhicules avec un minimum de 50% de véhicules dits « à faibles émissions » à partir de 2020 n'impactent pas que les exploitants.
les services de secours ont des messages à faire passer
aux autorités organisatrices, aux exploitants et aux constructeurs...
         JEAN-PHILIPPE PASTRE - PHOTOS JEAN-PHILIPPE GLATIGNY, AGENCE VISAVU
câblages haute tension ou les ca- nalisations GnV, vérifier leur inté- grité, interdire l'accès aux tiers, im- mobiliser le véhicule, isoler l'éner- gie.
Quant aux véhicules électriques, le lieutenant-colonel du SDIS 86, surprend l'auditoire en révélant que « le danger existe à partir de 48V ! ». Quant aux batteries, il évoque « la cinématique rapide d'emballement thermique sur les véhicules électriques ». En effet, il est essentiel, sur les batteries li- thium, de rester sous le seuil des 130C°. Que faire ?
Selon Michel Gentilleau, pour rendre les cinq «i» effectifs, il faut que les acquéreurs de ces nouveaux au- tobus et autocars utilisent les outils d'identification en cours de valida-
tion par l'ISO (International Standard Organisation). Et que ces visuels normalisés soient apposés sur les six faces du véhicule (ce qui inclut le pavillon et le plancher).
En second lieu, il faut que les conducteurs et directeurs d'exploi- tation soient parfaitement au fait des spécificités de leurs véhicules. Pour les véhicules électriques, cela inclut même la connaissance des technologies de batteries utilisées à bord ! En effet, le comportement au feu des batteries n'est pas le même entre une lithium métal po- lymère (LMP type Bolloré), les bat- teries Lithium-ion, ou les batteries sodium-nickel. Cela est important pour que les pompiers aient la bonne information pour agir en conséquence face au feu. « La pré-
1 Le lieutenant- colonel Michel
Gentilleau, du SDIS 86, organisateur de l’événement : « en termes de sécurité, les nouvelles énergies posent de nouveaux problèmes... ».
2 Le colonel Serge Delaunay, et Marc Mouthon, du SDIS 44.
3 Les capitaines Jean-Luc Barnay et Bruno Poutrain, de la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris.
4 Hervé Bazin, ingénieur en chef
et chef du Pôle mesures physiques et sciences de l’incendie au Laboratoire central de la Préfecture de Police de Paris.
sence du conducteur, et une connaissance parfaite du véhicule, ont leur importance lors de l'appel aux SDIS », résume le colonel Serge Delaunay, du SDIS 44. Dernière sur- prise : la gestion du post-accident est critique avec les véhicules à batteries ! En effet, celles-ci peuvent, même brûlées, continuer à générer un emballement thermique, d'autant qu'il peut y rester de l'énergie rési- duelle générant de nouveaux risques (électrocution, émanations toxiques, source de chaleur).
Quid du rôle des constructeurs ?
Le lieutenant-colonel Michel Gen- tilleau demande que les construc- teurs développent des véhicules qui se mettent d'eux-mêmes en sécurité, ou à minima, dont la source d'énergie est facile à isoler. Cela passe par des électrovannes ou des relais de mise en sécurité. « Il faut un accès en plusieurs points, à l'avant comme à l'arrière du véhicule, pour atteindre les dis- positifs de mise en sécurité comme les fusibles et vannes ». une do- cumentation dite ERG(1) doit être exigée par les autorités organisa-
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