Page 10 - MOBILITES MAGAZINE n°58
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   TVA DES TRANSPORTS À 5,5 % POUR MÉLENCHON
Jean-Luc Mélenchon (La France In- soumise) veut des transports « au service du quotidien ». Pour cela, le candidat veut réaliser un plan national de développement massif des transports collectifs dans les grandes agglomérations, cofinancé avec les collectivités et leurs AOM. Pour réduire la place de l’automobile dans les agglomérations, Jean-Luc Mélenchon veut mettre l’accent sur les aménagements dédiés aux déplacements des cyclistes avec la création d’infrastructures et d’es- paces de stationnement. Il souhaite rendre obligatoire l’aménagement de routes départementales « dès lors qu’elles dépassent un certain niveau de trafic automobile » pour les « rendre plus sûres pour les cyclistes ». Il veut également rendre obligatoire l’aménagement et la gestion publique de stationnement des vélos à proximité des gares et stations de métro, ainsi que des lieux recevant du public.
Dans le cadre du plan de dévelop- pement ferroviaire, le candidat de la France insoumise veut organiser
avec les collectivités locales « la densification du réseau public d’au- tocars pour que chaque habitant puisse rejoindre facilement et ra- pidement une gare proche de chez lui ». Il souhaite aussi mettre en œuvre un grand plan de régéné- ration du réseau ferré existant et interdire toute fermeture de ligne. Il prévoit de rouvrir « des milliers de kilomètres » de liaisons dans la décennie pour que « toutes les préfectures et sous-préfectures de France soient desservies par le train ».
Sur les lignes TGV, Il souhaite que les Intercités et les trains de nuit puissent circuler sur les relations longues distances, accessibles à des prix « attractifs, fixes et à ré- servation facultative ». Il promet par ailleurs de mettre un terme au CDG-Express, « une concession pri- vée pour un train de riches à l’effi- cacité douteuse ». Il veut également abandonner le projet de terminal T4 à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle. Il dit vouloir « imposer un moratoire » sur le projet Lyon-Turin,
le temps de réaliser un état des lieux des impacts environnemen- taux et climatiques. Il s’engage pa- rallèlement à relancer les investis- sements pour la réhabilitation com- plète en dix ans de la ligne ferro- viaire entre Paris, Orléans, Limoges et Toulouse (POLT), tout comme pour l’ensemble des lignes trans- versales. Pour mener à bien tous ces projets, la France Insoumise souhaite « réorienter les transports vers la recherche de l’utilité so- ciale ». Ce qui selon Jean-Luc Mé- lanchon se traduira « par la baisse de la TVA à 5,5 % pour les trans- ports en commun ». Il souhaite également supprimer l’Agence fran- çaise de financement des infra- structures de transport (AFITF) pour « redonner au Parlement le contrôle des priorités de financement des infrastructures ». Enfin, il prévoit d’instaurer la gratuité dans des transports (urbains, TER et cars ré- gionaux) pour les moins de 25 ans, les personnes au chômage et celles ayant de faibles revenus. z
CHRISTINE CABIRON
     LES QUESTIONS TRANSPORTS DE TDIE AUX CANDIDATS À LA PRÉSIDENTIELLE
Le 18 février 2022 à Paris, l’association TDIE (Transport-Développement - Inter-modalité - Environnement) présentait ses analyses, propositions et questions sur la politique des transports dans le cadre de la campagne des élections présidentielles.
Une démarche qui se trouve en quelque sorte inscrite dans l’ADN de l’association depuis ses origines, puisque, comme l’expliquaient ses co-présidents Louis Nègre (en vidéoconférence) et Philippe Duron (sur place), « c’est la cinquième édition de cet exercice préparé depuis l’élection de 2002 par le Conseil scientifique de TDIE ».
Outre les orientations générales exposées par les candidats le questionnaire les interroge sur leur « ambition budgétaire et financière 2022-2027 et la préparation de leurs orientations à long terme », comme sur leurs « arbitrages financiers », sur « le financement des AOM et le Versement Mobilité », mais aussi sur les concessions autoroutières. Les candidats sont également sollicités sur leurs orientations en matière d’industrie de recherche et de formation dans le domaine des transports.
Dans ce contexte, Philippe Duron a rappelé les efforts de nos proches voisins européens côté transports. Comme « les 84 et 100 Mds€ consacrés au ferroviaire par l’Allemagne et l‘Italie durant les dix prochaines années ». Dans le domaine ferroviaire les questions portent aussi bien sur la modernisation du réseau (commande centralisée, ERTMS, grands nœuds ferroviaires) que sur la nécessité « d’assurer l’équité territoriale ». TDIE questionne notamment les candidats sur l’avenir des petites lignes* et la relance des trains de nuit, sans oublier les questions de gouvernance avec, entre autres, celle de la coordination État-Régions.
* En particulier ce qui représente une sorte d’angle mort du problème avec ces lignes dont « la gestion n’aura pas été demandée par les Régions ».
10 - MOBILITÉS MAGAZINE 58 - AVRIL 2022
MICHEL CHLASTACZ
 


















































































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