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tANALYSE / Exploitants & réseaux X GRENOBLE : LE « POLITIQUEMENT
CORRECT » A L'EPREUVE DES FAITS
Le sujet des vitesses commerciales et des aménagements urbains semble sensible à Grenoble, comme en témoigne la seule réponse officielle de la Semitag aux questions de Mobilités Magazine : « Avec les différents projets de réaménagement de la circulation en centre-ville de Grenoble prévus au printemps 2017, et qui vont impacter sensiblement la vitesse commerciale du réseau, nous pensons que le moment n'est pas opportun pour évoquer ensemble ce sujet, sans l'accord de notre autorité organisatrice ». De son côté, le Syndicat mixte des transports en commun de l’agglomération clermontoise (SMTC) n'a pas répondu à nos sollicitations. Circulez (ou essayez de le faire), y'a rien à voir !
Tout savoir sur la vitesse com- merciale à Grenoble en osant le demander auprès de la semitag comme du syndicat mixte des transports en commun de l’ag- glomération clermontoise (sMtC), peine perdue! en revanche, Jean- Yves Guéraud de l'association pour le développement des transports en commun à Grenoble (ADtC) est, lui, plus disert : « La vitesse commerciale est un gros enjeu qui n'est pas traité efficacement dans le réseau tram. Sur les lignes D, E et C, les tramways rampent la- mentablement à 25/30 km/h, alors qu'ils pourraient rouler à 50 km/h sur la plupart des secteurs, au centre d'une emprise de 20 à 30m de large au moins, encadrée par les voies routières. Nos remarques n'ont jamais été prises en compte». selon l'enquête du Groupement des autorités responsables du transport (Gart) datant de 2013, la vitesse moyenne des tramways de Grenoble est de 17,1km/h. « En 2013, un élu observait que gagner un kilomètre/heure de vitesse com- merciale sur le réseau représentait
un million d'euros/an d'économie de fonctionnement, poursuit Jean- Yves Guéraud. Toutefois, nous pen- sons que la vitesse commerciale, bien que fondamentale pour l'éco- nomie du réseau et pour le contri- buable, nous concerne assez peu actuellement. En effet depuis dix ans, les bus sont systématiquement chassés du centre-ville, obligeant les usagers captifs restants à des correspondances aberrantes. Les autres usagers ont évidemment déserté le bus comme le centre- ville et vont aux centres commer- ciaux périphériques (dix à 15 km
en voiture au lieu de deux à trois kilomètres en bus). Nous avons appris avec consternation que d'au-
tres lignes desservant des banlieues lointaines seraient arrêtées aux grands boulevards, à 1,5 km du centre-ville. C'est donc bien un saccage du réseau qui se prépare. Dans la mesure où l'on est forcé
de subir des attentes indéterminées
(et insupportables) à des soi-disants correspondances obligées, (...) vous comprendrez que leur vitesse com- merciale nous importe assez peu». emmanuel Colin de verdière, de l'ADtC, dans le bulletin n°145, com- u
MOBILITÉS MAGAZINE 01 - FévRieR 2017 - 23
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