Page 25 - MOBILITES MAGAZINE N°01
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                  ANALYSE / Exploitants & réseaux t
       © JeAN-phiLippe pAstRe
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  pour la peine. « Le bus, chez nous, est prioritaire, c’est une volonté politique, explique  Jean-François soulard. On se met à dos les auto- mobilistes. Mais nous voulons faire sauter les bouchons qui se pré- sentent à lui ». Un  principe  déjà mis en œuvre il y a quarante ans, quand  la  ville,  précurseur  en  la matière,  avait  installé  un  couloir de  bus  central  au  milieu  des  voi- tures sur son avenue Jean Jaurès. puis repris, à l’arrivée du tramway, quand elle n’a pas placé ses lignes de  bus  en  correspondance  avec lui,  préférant  qu’elles  conservent leur vitesse pour rejoindre le cen- tre-ville.  sa  ligne  de  quasi-bus  à haut  niveau  de  service  (BhNs), baptisée  «  tempo  »,  atteint  une vitesse commerciale de 21,5 km/h,
presqu’aussi  importante  que  les 22,1 km/h de la seconde ligne de tramway.  La  première  est  à  24,2 km/h.  Les  principales  lignes  de bus  oscillent  entre  15,5  km/h  et 21,3 km/h. « La vitesse commerciale est dans l’ensemble assez bonne, compte tenu de la faiblesse des aménagements en priorité bus, site propre ou priorité aux feux », indique  Loïc  Latour,  le  directeur Marketing de la setram, la société de transports. Cette efficacité, par la  vitesse  commerciale,  à  faire abandonner  aux  Manceaux  leur
LA VITESSE COMMERCIALE EST DANS L’ENSEMBLE ASSEZ BONNE, COMPTE TENU DE LA FAIBLESSE DES AMENAGEMENTS EN PRIORITÉ BUS...
voiture  est  renforcée,  par  de  très fortes restrictions imposées à l’au- tomobile. Le nombre de voies de circulation est passé de six à trois devant la gare. Le parking, gratuit la  première  demi-heure  est  cher (un euro le quart d’heure) au-delà, et ne voit vraiment son prix dimi- nuer qu’après une heure et demie. Le même principe s’applique dans tout  le  centre-ville.  par  ailleurs, 8000  places  de  stationnement gratuit, place des Jacobins, autour de la cathédrale, ont été enfouies, toujours accessibles mais désormais au prix fort. Dans cette agglomé- ration  de  200  000  habitants,  le réseau de transport emporte main- tenant 115 000 voyageurs par jour de semaine ordinaire.z
HUBERT HEULOT
                                
 X LYON : INJONCTIONS CONTRAIRES ET GROS ENJEUX D'URBANISME
Le Lyonnais TCL est le premier réseau de province et exploite nombre de modes lourds (métro, métro à crémaillère, tramways, bus à haut niveau de service, funiculaires). Raphaël Sauter, de la direction marketing opérationnel et études à Keolis Lyon avec Arnaud Marguier, en charge de l'offre transport TCL, décortiquent le fonctionnement institutionnel lyonnais, sans faux-semblants ni tabous.
  TCL  et  vitesse  commerciale. Qu’en est-il du côté du réseau lyonnais ? « Il faut déterminer
le bon rapport coût/bénéfice d'une vitesse commerciale. Plus que tout, c'est le temps de parcours qui est une composante de l'attractivité. Mais nous faisons attention à ne pas chercher le gain de temps à tout prix. Les coûts de production sont liés aux deux tiers au poste
conducteur, soit un budget situé entre 220 et 240 millions d'euros pour les TCL. Avec une variation
d’un kilomètre/heure en vitesse commerciale, nous avons un million d'euros de dépenses ou d'écono- mies à la fin de l'année. Il faut tendre, le plus possible, vers des conditions de circulation supérieures
à celle des automobilistes. L'at- tractivité, c'est aussi des critères
tels que la lisibilité d'une ligne, la construction de ses horaires, la ré- u
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