Page 31 - MOBILITES MAGAZINE N°01
P. 31
ANALYSE / Exploitants & réseaux t
président de la Fédération nationale des associations d’usagers de trans- ports (Fnaut), qui siège au conseil d’administration de la RtM, rappelle que le centre-ville est devenu un espace rare partagé par les auto- mobilistes, piétons, cyclistes, bus. Cette vitesse moyenne de 11,5 km/h a une incidence directe sur la productivité et les coûts d’ex- ploitation. « Idéologiquement, cette vitesse permet de créer de l’em- ploi», tempère le responsable syn- dical.
« Il faut relativiser les données. De quoi parle-t-on ? Seulement des bus ou de l’ensemble des réseaux de surface ? Certaines lignes roulent bien, d’autres plafonnent à moins de 10 km/h. Pour l’analyse fine, il faut inclure les différents tracés, l’horaire de passage et le nombre de voyageurs transportés. A ce moment-là, l’analyse de la vitesse moyenne prend tout son sens », tempère Nicolas picheral, expert en transports (MoUvinnov), mis- sionné avec egis il y a six mois par euroméditerranée pour la mise en place d’un observatoire de la mo- bilité sur le périmètre. L’établisse- ment public souhaite en effet mieux cerner les voyageurs qui transitent tous les jours dans le quartier. La rocade L2, véritable percée entre le nord et l’est de la ville (reliant les autoroutes A50 à A7) a été inaugurée en décembre 2016. Les
Marseillais fondaient de grands es- poirs de fluidité. hélas, des bou- chons se forment chaque jour au niveau de l’échangeur Florian. « La mise en service de la L2 a eu pour effet une dégradation des temps de parcours entre Marseille et Au- bagne », constate Jean-Yves petit, président de l’association RAMDAM (Rassemblement d’Associations pour les Modes de Déplacements Alternatifs dans la Métropole Aix- Marseille-provence).
Autre effet collatéral des aména- gements autour de la L2, expliqué par Ali, conducteurde bus, la création d’une déviation sur le parcours de la ligne 38. « Aux heures de pointe, c’est encore pire. Les clients perdent beaucoup de temps », ajoute-t-il. Ces dernières années, les réseaux de surface se sont étoffés et mo-
N Nicolas Picheral, expert en transports.
Le Vieux Port après travaux
dernisés pour accompagner la crois- sance de la ville. Ainsi le tramway a fait son arrivée au pied de la tour CMA CGM en 2010 et s’est imposé en 2014/ 2015 rue de Rome, une des grandes artères commer- çantes de la ville. Des années noires pour la circulation dans ces zones et en périphérie du centre où des voies en site propre ont été amé- nagées. Durant les travaux, la cir- culation alternée a rarement été respectée créant des embouteil- lages monstres. Les Marseillais qui n’ont qu’une vague notion du code de la route sont des habitués du stationnement sauvage. se garer sur la voie de circulation pour ache- ter un paquet de cigarettes ou une baguette de pain doit certainement relever de la coutume provençale... « Il faut être zen et ne pas répondre aux insultes. Nous avons adressé un courrier à la direction de la RTM concernant le stationnement anar- chique sur les voies de bus à Saint- Antoine », précise Ali. en 2016, la ville de Marseille, la RtM et la préfecture de police annonçaient un renfort de la vidéo verbalisation grâce à la présence de 770 caméras de surveillance. Un arsenal néces- sitant des effectifs pour exploiter les données dont ne disposerait pas la ville.z
NATHALIE BUREAU DU COLOMBIER MOBILITÉS MAGAZINE 01 - FévRieR 2017 - 31
Le tramway rue de Rome
©DR
©DR