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tANALYSE / Exploitants & réseaux X MARSEILLE : « LES TRAVAUX
S’ACCELERENT, LA RTM RALENTIT
11,5 km/h... A Marseille, la vitesse commerciale moyenne des bus fait du surplace depuis de longues années. Rien d’étonnant. La ville la plus embouteillée de France est un chantier à ciel ouvert depuis bientôt vingt ans. De la Joliette au Vieux-Port en passant par les aménagements autour du stade Vélodrome ou ceux de la rocade L2, de nombreux quartiers sont concernés. Dans le dédale des rues de cette ville vallonnée, les bus doivent se frayer un chemin et gérer les incivilités.
Patience et sang-froid, voilà deux qualités essentielles pour être un bon conducteur de bus à Marseille ! Depuis vingt ans, la cité phocéenne a en- trepris des travaux pharaoniques. Des dizaines de grues alignées en front de mer témoignent de la métamorphose profonde de la ville entamée en 1998 avec l’opération d’intérêt national euroméditerranée. signal fort de ce renouveau, la tour CMA CGM, troisième armateur mondial, toise la ville du haut de ses 147m. La tour « La Marseillaise» de Jean Nouvel prend forme. Ces constructions jouxtant l’écoquartier d’Arenc redessinent la skyline entre ciel et mer. La transformation de la ville est visible à l’œil nu. elle s’est accélérée en 2013 avec Mar- seille, capitale européenne de la culture. Démolition de la passerelle autoroutière de la Joliette, création d’un tunnel sur l’autoroute A55, réhabilitation des Docks, construc- tion du MuCem, puis des terrasses du port, des voûtes de la Major, piétonnisation du vieux port... Au cœur de ce maelström, les ré- seaux de transports collectifs doi- vent assurer fréquence et régularité. La vitesse commerciale du réseau
de surface reste au point mort de- puis des années, elle a même lé- gèrement diminué. en 2011, la vi- tesse moyenne d’exploitation se situait à 12,2 km/h.
en 2016, les bus de la Régie des transports Métropolitains affi- chaient au compteur 11,5 km/h de moyenne plaçant Marseille en queue de classement national.
« Des lignes longues, souvent dérégulées » sollicitée, la direction de la RtM préfère garder le silence. expliquer que les grands travaux engagés par l’autorité organisatrice nuisent à la fluidité et à la qualité de la vi- tesse commerciale semble un exer- cice périlleux. La métropole, consti- tuée il y a tout juste un an, ne
N David Gimenez, délégué du personnel CGT à la RTM.
s’exprimera pas non plus. Le malaise est palpable.
L’explication sera fournie par la Chambre régionale des comptes
en provence Alpes Côte d’Azur (paca) dans son rapport de 2015 sur la gestion de la RtM. « Les in- suffisances de l’aménagement ur-
bain génèrent des performances inférieures en matière de vitesse commerciale : celle-ci est très faible pour le bus, et se dégrade dans le centre-ville, du fait du stationne- ment illicite, des contraintes de circulation et de la permanence
de chantiers de grande envergure, mais également pour le tramway (ligne 2) en centre-ville, pour des raisons analogues. La faible vitesse moyenne du réseau de bus, qui diminue encore plus en centre- u
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