Page 65 - MOBILITES MAGAZINE N°01
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                  Politiques & institutions
 adapter au numérique
  repreneurs en interne et parce que demain, nos marchés vont encore se complexifier avec la mise en application de la loi NO- TRe.
: Quel est l’état général de la concurrence
dans la Région ?
P.F. : Le paysage ici est très varié. C’est historique. De la Mayenne à la Vendée, de la Loire-Atlantique à la Sarthe, une trentaine d’entre- prises de tailles très différentes, de dix cars à beaucoup plus, se partagent le travail. Du groupe, généraliste - Keolis, Transdev et nous, Fast, en troisième position - à celui qui ne fait que du scolaire ou que du tourisme. Au final, la concurrence est forte. Mais le tissu d’entreprises locales existe bel et bien.
: Quels sont, pour l’heure, les principaux défis
que rencontrent les opérateurs ?
P. F. : Nous sommes à un tournant. Il y a la transition énergétique. Les élus locaux la veulent. Les constructeurs vont devoir suivre. Mais il y a, pour nous, aussi, le numérique qui arrive à la vitesse grand V. Il faut y préparer les équipes. Je viens d’engager un jeune exploitant à qui je demande de maîtriser cela. Se pose d’abord le problème de la formation des conducteurs. J’ai le cas, sur les lignes régulières du département de Loire-Atlantique. Le système
de géolocalisation demande quelques manipulations. Alors que dans l’urbain, à Nantes, il suffit d’allumer le smartphone. Mais déjà, il va falloir équiper nos conducteurs de smartphones, et les former à utiliser tous ces outils numériques. Ensuite, il faut des gens chez nous qui les suivent. Ce sont des com- pétences nouvelles à acquérir en interne. C’est d’autant plus crucial que c’est par le numérique, dés- ormais, que l’on répond à l’impératif absolu : la satisfaction de l’usager. « C’est le cœur du sujet », expli- quent nos donneurs d’ordre. Ici, le réseau départemental, comme l’ur- bain, à Nantes, a mis en place une plateforme internet sur laquelle les utilisateurs protestent au moin- dre souci. Et ils le font. En particulier sur les retards. Il faut s’expliquer en direct. Plus aucun transporteur ne peut passer à côté de cet aspect des choses.
: Vous évoquiez aussi la complexité à
attendre de la mise en place de la loi NOTRe ?
QUÉRARD VOYAGES, FRAGILE
MALGRÉ SA DIVERSITÉ
Elle appartient au groupe Fast et a son siège à Bouguenais, en banlieue sud de Nantes. Quérard Voyages, avec 250 salariés - un chiffre stable depuis plusieurs années - et 180 véhicules, est une entreprise locale. Elle opère uni- quement dans le département de la Loire-Atlantique, surtout dans le transport scolaire, mais développe éga- lement d’autres activités. Comme celle d’assurer les na- vettes sur le tarmac de l’aéroport de Nantes entre avions et aérogare. « Une activité très prenante, au gré de la météo, des retards et des avions détournés de leur route. On nous demande souvent un autocar en ur- gence pour Rennes », explique Pascal Fontaine, directeur de Quérard Voyages. Autre activité : le transport de personnel. Personne n’en fait plus, l’entreprise si. A l’in- térieur de l’usine Airbus de Nantes. Autour de la centrale thermique de Cordemais, dans l’estuaire de la Loire. Quérard Voyages fait aussi dans le transport urbain à travers trois lignes à Nantes. « Une chance pour proposer des compléments d’heures, dans l’urbain, pendant les vacances scolaires, à des conducteurs à temps partiel ou des conducteurs en période scolaire à l’étroit dans leurs horaires de transport scolaire », indique Pascal Fontaine. Quérard Voyages est peu présent dans le transport occasionnel, mais effectue beaucoup de lignes départementales. Avec trois dépôts en dehors du siège, plutôt dans l’Ouest du département, pas forcément où s’annoncent les nouvelles intercommunalités candidates à l’organisation des transports. « De toute façon, nous saisirons toutes les opportunités parce que tous ces marchés restent fragiles », estime Pascal Fontaine.
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      Nous sommes à un tournant. Il y a transition énergétique.
P.F. : Nous n’aboutirons pas à la simplification promise. La Région récupère la compétence transport, mais les intercommunalités s’en saisissent aussi. Nous avons beau- coup de projets en Loire-Atlantique,
en Maine-et-Loire et en Vendée. C’est peut-être une chance pour nous. L’offre va peut-être se dé- velopper ainsi. En attendant, les interlocuteurs se multiplient. Faut- u
  MOBILITÉS MAGAZINE 01 - FÉVRIER 2017 - 65
 









































































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