Page 24 - MOBILITES MAGAZINE N°11
P. 24
Opérateurs & réseaux
tocar Ouibus (et non pas Keolis) qui lance les prémices d’un réseau de transport routier européen de voyageurs. Car si 50% des utilisa- teurs OUIgo n’auraient pas voyagé sans cette offre, en France, il faut en ajouter 20% pour ceux qui uti- lisent les autocars. iDBUS avait an- ticipé la libéralisation de la loi Ma- cron, et Ouibus, qui lui a succédé, a décidé d’être le premier opérateur à passer les frontières en signant des accords de réciprocité avec des leaders sur leur marché res- pectif : National Express Coach au Royaume-Uni, Alsa en Espagne et Marino Autolinee en Italie.
Cette entente rappelle celles des compagnies aériennes. D’abord, la définition de hubs pour organiser des correspondances. En Espagne, avec Alsa, il s’agira de Saint Sé- bastien et de Barcelone. En Italie, avec Marino Bus, il s’agira de Milan. Quant à la Grande-Bretagne, Ouibus compte sur le savoir-faire de Na- tional Express pour améliorer son accessibilité au tunnel sous la Manche. Ensuite, une commercia- lisation mutualisée via le web, com- parable au codeshare aérien, avec une politique tarifaire affichée sur les sites des différents partenaires. OUI.sncf affichera donc l’offre des partenaires. Ces accords devraient être opérationnels en totalité cou- rant janvier, sans que, pour l’heure, personne ne souhaite s’exprimer sur leur devenir : un GIE, une as- sociation, une entreprise...
Rationnaliser l’offre
Mais le tout a vocation, non pas à la mise sur les routes de véhicules supplémentaires, bien au contraire, mais à tirer les coûts vers le bas. Avec, en priorité, d’augmenter les taux de remplissage, véritable juge de paix d’une économie déficitaire en France. « Nous sommes en ce moment autour de 60% », avance Roland de Barbentane, directeur général de Ouibus.
Ouibus s’engagera aussi de plus en plus dans des offres théma- tiques : plage et soleil en été, ski et montagnes en hiver, et aussi sur les dessertes aéroportuaires. Avec une vingtaine de plateformes desservies, ce sont 500 000 pas- sagers qui utilisent les Ouibus et contribuent à ce que la fréquen- tation de cet opérateur soit sur une pente ascendante.
Avec 4,3 millions de passagers at- tendus pour l’exercice 2017 (+ 43% par rapport à 2016), cela représente, selon le classement de l’Autorité de régulation des activités ferro- viaires et routières (Arafer) du deuxième trimestre, 48% de part de marché du secteur.
Seuls, 15% de ces chiffres sont réalisés en propre, le reste l’étant
N
Deg.àd.: Gerardo Marino, administrateur de Marino Autolinee, Roland de Barbentane, directeur général de Ouibus, Chris Hardy, directeur général de National Express Coach, et Isaac Alvarez Menendez, directeur des relations internationales d’Alsa.
à travers des partenaires autoca- ristes.
En réponse à l’Arafer qui notait, en 2016, une tendance à l’érosion du trafic ferroviaire en France, Guil- laume Pépy annonce enfin pour la voie ferrée de nouvelles progres- sions en 2017, sans doute tirées par l’ouverture des lignes à grande vitesse vers l’Ouest et le Sud- Ouest. « A fin octobre 2017, la grande vitesse a gagné huit millions de nouveaux passagers, six pour les TGV et deux pour les OUIgo », se félicite-t-il, lui qui souhaite, avec Ouicar, la voiture pour le dernier kilomètre, faire muter la SNCF comme « l’opérateur de toutes les mobilités, pour toutes les clien- tèles ». z
JEAN-FRANÇOIS BÉLANGER
24 - MOBILITÉS MAGAZINE 11 - JANVIER 2018