Page 32 - MOBILITES MAGAZINE N°31
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                 Politiques & institutions
être synonyme d’isolement et d’ex- clusion. C’est tout particulièrement vrai pour les jeunes, les deman- deurs d’emploi et les personnes âgées. Mais comment offrir des solutions de déplacement attrac- tives à un coût supportable par la collectivité lorsque la densité de population est particulièrement fai- ble ?
Moins les territoires sont denses, moins il y a de congestion et de problèmes de stationnement, moins les transports publics sont fréquentés. et plus ils sont difficiles à financer par les Autorités orga- nisatrices. À la campagne, la voiture est particulièrement performante et ceux qui en sont privés le sont en conséquence de tout.
Le constat de la Cour des Comptes en mars 2019 sur l’offre de transport public dans les territoires ruraux est sévère(6). Le Ter « n’est qu’un moyen de transport de second ni- veau, qu’il faut pouvoir atteindre par un premier moyen de trans- port ». La faible part modale des transports interurbains « résulte à la fois d’une offre de desserte souvent limitée, d’un cadencement faible et d’un manque d’intermo- dalité ».
Quant aux transports à la demande, ils sont qualifiés par la Cour de « marginaux et onéreux ».
Le sociologue Éric Le breton consi- dère quant à lui que « depuis cin- quante ans, la totalité des innova- tions de mobilité est concentrée sur les métropoles et leur arma- ture »(7). Il estime qu’une « popu- lation importante, de l’ordre de deux à trois Français sur dix, vit des situations de mobilité restreinte et contrainte ».
Pour lui, elle souffre « d’invisibilité », étant « en marge des dispositifs d’intervention sociale » et « d’en- clavement » car vivant « dans des “zones blanches” connues et iden- tifiées par les collectivités locales et les services de l’État comme
Le TER n’est qu’un moyen de
transport de second niveau, qu’il faut pouvoir atteindre par un premier moyen de transport.
étant éloignées de tout mais dont la situation demeure inchangée faute de moyens suffisants ».
Pourtant, des raisons d’espérer
L’avenir dira si la Loi d’orientation des Mobilités (LoM), qui ouvre la perspective de nouvelles solutions de desserte dans les territoires peu denses sans pleinement ré- soudre la problématique de leur financement, sera à même d’ap- porter des réponses satisfaisantes à ces exclus de la mobilité.
Sans en attendre l’épilogue, cer- taines évolutions techniques et sociétales permettent d’entrevoir
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