Page 25 - MOBILITES MAGAZINE N°35
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                     Politiques & institutions
   Le nouveau partage va
se faire entre les élus qui
vont oser prendre de la
place à la voiture dans
les rues pour faire rouler
les vélos en sécurité et
les autres.
Mathieu Chassignet, ingénieur mobilité durable à l’ADEME, Hauts-de-France
   vélo, mode de déplacement, la FUB, n’est plus une amicale d’as- sociations militantes. Elle se pro- fessionnalise. Exemple, elle vient d’embaucher Marie-Xavière Wau- quiez, passée par Keolis, devenue une spécialiste du numérique, des taxis et des « mobilités partagées ». La FUB n’est pas non plus une or- ganisation professionnelle. Elle reste une organisation non gou- vernementale (ONG), des militants au service de militants. Mais elle a de plus en plus besoin du relais de salariés permanents. Elle en compte 9 à présent. Et a montré son efficacité, déjà, dans les ar- canes du Parlement qui a abouti à l’adoption de la LOM.
Lobbyiste assumé
Désormais, les sénateurs et les députés peuvent compter sur elle. Elle utilise les méthodes des lob- byistes. Elle passe beaucoup de temps auprès des parlementaires de tous bords politiques, aussi bien avec les députés de la majorité que les autres. Le vélo est pour elle un sujet politiquement trans- versal. Elle explique et défend ses positions. Elle agite aussi bien sa
base, sur le terrain de ses asso- ciations locales qu’elle argumente au « sommet » du processus poli- tique, faisant intervenir entre les deux les leaders d’opinion. Pour la LOM, c’était une première, elle a engagé un cabinet d’avocats, ar- temisia, pour l’aider dans la ré- daction de propositions d’amen- dements. Elle n’a pas seulement porté attention aux textes consa- crés le vélo. Elle a élargi son champ d’intervention, surveillé ce qui nuit ou a nui dans le passé à la pratique du vélo.
Exemple, la loi sur l’air (LaUrE) des années Juppé (1996), portée par Corinne Lepage, alors ministre, réduisait les possibilités d’aména- gements cyclables sur les chemins de halage. Cela a été corrigé dans la LOM. Très important, le port du casque n’y a pas été rendu obli- gatoire. En australie, cela avait fait baisser l’usage du vélo. « Mobilités, environnement, nous avons bien travaillé. Où cela a coincé, c’est sur les aspect financiers », reconnait agnès Laszczyk, une des membres du conseil d’administration de la FUB, qui a beaucoup œuvré à ce moment-là, aux côtés d’Olivier
Olivier Schneider, président de la FUB. Il a conduit un lobbying de plus en plus efficace auprès des tous les élus, jusqu’aux parlementaires lors de l’adoption de la LOM.
Schneider, le président. ainsi, le Forfait mobilité, qui devait devenir un outil puissant de promotion du vélo, a perdu presque toute force en restant facultatif pour les en- treprises. Mais la FUB dresse un bilan positif de la LOM. « Le vélo, plus belle conquête de la LOM ? », a-t-elle-même intitulé un de ses ateliers de congrès, à Bordeaux, utilisant tout juste le point d’inter- rogation.
Depuis la LOM, la FUB est désor- mais mobilisée par le terrain. No- tamment pour ces Municipales. Soutien du Plan national Vélo, mo- bilisée sur ses vélos écoles, sur les abris et des stationnements pour les vélos (programmes al- véole), pas question pour elle de remplacer les experts et tous les cabinet-conseils dont peuvent s’en- tourer les maires dans leurs poli- tiques vélo. Mais elle restera aux côtés de ses membres pour récla- mer que les communes dévelop- pent leurs compétences dans le vélo. avec notamment son nouvel outil maison, la carte des « points noirs », bien identifiés dans son baromètre. z
Hubert HeuLot
MOBILITÉS MAGAZINE 35 - MarS 2020 - 25
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