Page 23 - MOBILITES MAGAZINE N°35
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                  Politiques & institutions
re croire à la France
mettre à pédaler ?
lations douces font l’unanimité des programmes. « Le cycliste est de- venu un électeur comme les autres, observe Mathieu Chassignet, in- génieur mobilité durable à l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (aDEME) dans les Hauts-de-France. La nouvelle ligne de partage qui se dessine désor- mais sépare ceux qui veulent par- tager l’espace public entre tous les types de circulation - on sait que ce « en même temps » ne fonctionne pas - et ceux qui ré- duiront celle de la voiture pour permettre aux vélos de rouler en sécurité ».
L’envol des villes petites et moyennes
L’enjeu de sécurisation du vélo sera particulièrement crucial en France, dans les six années qui s’ouvre (prochain mandat munici- pal), dans les villes moyennes. Là où enfourcher sa bicyclette est plus simple parce que les distances à parcourir sont moins grandes. Ces communes ont en quelque sorte, la taille idéale pour s’y met- tre. Elles représentent beaucoup de monde. Et ne manquent pas, elles non plus, de devancières re- marquables : hier La rochelle, Chambéry, aujourd’hui Dunkerque, Saint-Nazaire.
L’engouement pour le vélo des candidats d’aujourd’hui aux Muni- cipales a pour origine le mouve- ment des gilets jaunes. Le dépla- cement contraint en voiture y est apparu trop onéreux, mais égale- ment, la conversion, toute neuve,
de l’Etat. Dans sa loi sur les mobi- lités (LOM), il a fixé l’objectif de 9% de déplacements à vélo en 2024, ce qui suppose de les mul- tiplier par trois en quatre ans. Une gageure, estime les spécialistes du vélo. L’Etat a débloqué 50 M€ par an pour développer les infra- structures cyclables. S’est ajouté, du côté de l’aDEME, un appel à projets « Villes et territoires », à l’intention des communes et com- munautés de communes. 30 projets devaient être retenus, subvention- nés par 2 M€ d’aides d’Etat. il y a eu 300 candidatures. L’Etat a bud- gété 17 M€.
La mise en scène du
« baromètre »
La petite histoire dit que c’est en discussion avec Olivier Schneider, le président de la FUB, qu’Elisabeth Borne, la ministre des Transports,
Philippe Henry, maire centriste de Château-Gontier, 17 000 habitants, promet comme beaucoup de maires-candidats de villes petites et moyennes, des pistes cyclables.
aujourd’hui ministre de l’Ecologie, a été convaincue de l’importance à donner au vélo. Mais la montée en puissance du « lobby » du vélo remonte à plus loin. On la doit no- tamment à l’efficacité de sa prin- cipale organisation, la FUB, la Fé- dération française des usagers de la bicyclette, qui regroupe 337 as- sociations locales, nombre qui ne cesse d’augmenter.
La FUB a fait la dernière campagne présidentielle. Elle y a aussi porté ses revendications lors des Légis- latives qui ont suivi. Par la suite, elle a su profiter de la dynamique déclenchée par le gouvernement autour des déplacements du quo- tidien.
Point de basculement, sans doute, elle publie son premier baromètre des villes cyclables en mars 2018. C’est à l’occasion de son congrès à Lyon. Six mois auparavant, le gou-
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