Page 31 - MOBILITES MAGAZINE n°45

Nous arriverons à dépasser nos objectifs
Inauguré le 12 décembre 2019, le premier Réseau Express Régional européen transfrontalier Léman Express a célébré dans la douleur de la crise sanitaire sa première année d’exploitation. Les chiffres sont en dessous des objectifs prévus, mais pas tant que ça. Mario Werren, directeur général de Lémanis SA, fait le point de la situation pour Mobilités Magazine. Il se montre raisonnablement optimiste pour l’avenir de ce réseau ferré international.
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: pouvez-vous nous présenter rapidement
la société Lémanis SA ?
Mario Werren : la société Lémanis SA a été créée en mars 2017 par les deux compagnies nationales suisse et française, CFF et SNCF. Il s’agit d’une société anonyme de statut privé dont le capital est dé- tenuà60%parlesCFFetà40% par la SNCF. Elle a en charge la coordination, le marketing, la rela- tion-client et la communication du Léman Express, pour le compte des deux sociétés actionnaires qui assurent, elles, la production du service. C’est pour cela qu’elle n’a pas le statut d’opérateur ferroviaire, puisque la production et la distri- bution des services du Léman Ex- press sont assurées par les deux sociétés nationales, avec leurs pro- pres salariés et leurs propres équi- pements et matériels. Pour sa part, Lémanis SA est installée à Genève avec une antenne à Annemasse.
De deux personnes à sa création, elle emploie aujourd’hui 12 sala- riés.
: quel est le périmètre du Léman
Express ?
MW : le réseau du Léman Express, qui a été inauguré le 12 décembre 2019, compte six lignes, soit cinq lignes internationales plus une ligne suisse. Ses trains desservent 45 gares sur les deux pays réparties sur 230 kilomètres.
:quelaétéle niveau d’investissement et
qui les a financé ?
MW : la constitution du réseau actuel a coûté autour de 2 Mds€. Il a notamment fallu créer une nouvelle infrastructure, le tronçon Ceva (Cornavin-Eaux Vives-Anne- masse), adapter et remettre à ni- veau de nombreux quais de gare en Suisse comme en France, refaire
le nœud ferroviaire autour d’An- nemasse... Ces investissements ont été supportés par un véritable millefeuille vertueux. Du côté fran- çais, l’Etat, la Région Auvergne- Rhône-Alpes, le Département de Haute-Savoie... et la Confédération Helvétique avec les cantons de Genève, de Vaud du côté Suisse... Le projet a été accompagné par l’Union Européenne. Globalement, la Suisse a supporté les deux tiers des dépenses. De plus, pour ce qui est du matériel roulant, la Région Auvergne-Rhône-Alpes a acquis 17 rames Regiolis, et l’Office Fédéral des Transports a acquis 23 rames Stadler, pour un montant global de 460 M€.
: pourquoi avoir créé ce qui est présenté
comme le premier réseau RER Transfrontalier européen ? MW : le projet de ce réseau n’est pas nouveau. Il existait déjà des
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MOBILITÉS MAGAZINE 45 - FÉVRIER 2021 - 31