Page 35 - MOBILITES MAGAZINE N°23
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                    traction par champ magnétique créée par des moteurs à induction linéaires qui se trouvent placés régulièrement dans le tube tout au long de son trajet. Un système de propulsion que l’on pourrait ap- parenter à celui du Maglev, le « train magnétique » qui relie Shanghai à son aéroport. Mais ici, comme par un effet de mode pseudo-écologique, l’énergie élec- trique serait en partie fournie par des panneaux photovoltaïques ins- tallés en continu sur le dessus des tubes(1), la traditionnelle récupé- ration de l’énergie de freinage ap- portant des capacités électriques supplémentaires.
En dépit des limites apportées par la vitesse du son, celle-ci serait tempérée par la pression et le ni- veau de vide du tube, ce qui per- mettrait des vitesses maximales théoriques supérieures à 1000 km/h. Permettant aux concepteurs initiaux du système(2) d’afficher des temps records de trajet, comme celui de trente minutes entre San Francisco et los Angeles (551 km) ou entre Washington et New York. Un centre d’essais avec un mini- circuit de 0,8 km et des tubes de 3,3 m de diamètre est installé début 2016 au nord de Las vegas dans le Nevada par Hyperloop One, première société engagée dans l’aventure. C’est là, qu’en juillet 2017, un véhicule a circulé à 309 km/h après de premiers par- cours à 185 km/h.
Un projet mondial ?
Les autres entreprises intéressées ne sont pas en reste, avec des projets tous azimuts, de la Chine et de la russie aux émirats. HTT de Dirk Ahlborn vise, outre la Cali- fornie, et un improbable projet
  Les Etats-Unis ont quasi-totalement liquidé leur réseau ferré voyageurs et leurs transports urbains sous la poussée automobile. Pourtant, durant les années 1950-1960, quand cette poussée était à son maximum, on assiste aux USA à une vision nouvelle du rail sur fond de science-fiction,
dont une pléthore de versions de monorails pouvant rouler sur pistes autoroutières. On trouve aussi des
« trains de voitures » accrochées
« électriquement et par radio » sur des autoroutes alors en pleine expansion.
GUSTAVE LE ROUGE,
ANCÊTRE LITTÉRAIRE DE L’HYPERLOOP
si, dès 1889, Jules Verne met en scène un train glissant à 1500 km/h dans un tube*, d’autres auteurs ont aussi imaginé diverses technologies identiques.
C’est en 1899-1900 que le prolifique feuilletoniste et polygraphe gustave Le Rouge (1867-1938) - qui sera encore bien plus connu ul- térieurement avec son Mystérieux Docteur Cornélius - fait paraître en deux volumes La Conspiration des milliardaires. C’est le premier de la série de ses grands ouvrages de science-fiction à succès.
Dans cet ouvrage, le monde se rétrécit singulièrement grâce à des modes de transport hors du commun. notamment ce train souterrain transatlantique voulu par William boltyn, l'homme le plus riche du monde, qui essaie de fédérer ses pairs les milliardaires afin, volonté de puissance et politique isolationnisme américaine à l’appui, de réduire à zéro la concurrence commerciale d'une vieille Europe déca- dente. Les pires des européens étant d’ailleurs ici les Français, qui tirent des théories générales de tout au lieu de penser d’abord efficacité, c'est-à-dire argent.
sa « boîte à outils est un véritable arsenal de torpilles et de redoutables sous-marins, auxquels s’ajoute ce fameux train transat- lantique ultra rapide, sous-marin et étanche, mis au point par l'ingénieur Hattison...
(*) En février 1889, paraissait dans la revue américaine The Forum la nou- velle intitulée Au XXiXe siècle. La journée d’un journaliste américain en 2889, signée Jules verne. Dans ce récit d'anticipation, que les historiens at- tribuent plutôt à son fils Michel, les personnages se déplacent dans des « tubes pneumatiques jetés à travers les océans » à la vitesse de 1 500 km/h !
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