Page 46 - MOBILITES MAGAZINE N°23
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                 Opérateurs & réseaux
  Keolis Lille a déployé des Welco- mers et créé une unité interne de sécurité. Une mesure rendue pos- sible par la loi Savary de mars 2016. Cent-dix agents ont pour mission d’assister les équipes de médiation et de contrôle. Pour lutter contre la fraude, le taux de contrôle va atteindre 6,2% : 3,7% en répressif et 2,5% en préventif. « Pour un client, la probabilité d’être contrôlé sera multipliée par deux ». L’objectif est de réduire la fraude de 12,9% (en 2016) à 5% à 2024. « Nous voulons que nos clients utilisent l’ensemble des so- lutions de mobilité dans des condi- tions sûres et confortables ». Ces nouveautés s’accompagneront d’un nouveau nom et d’une nouvelle marque. Transpole a disparu le 28 janvier 2019 au profit d’Ilévia : un nom en référence à l’île qu’était Lille à sa création et à la route. « Ce nouveau nom incarne une nouvelle ère de mobilité, une nou-
velle étape que nous allons franchir avec ce réseau qui se veut plus intuitif, plus connecté, plus hu- main ». Cette marque est aussi un moyen pour la Métropole Euro- péenne de Lille d’amorcer le débat autour des infrastructures de trans- port. En effet, les élus commu- nautaires ont voté à l’unanimité le
14 décembre 2018 le principe d’une consultation visant à créer 100 km de nouvelles lignes allant du BHNS au tramway, voire au prolongement du métro. Des projets chiffrés à 1,3 Md€. Ces solutions seront pré- sentées lors du conseil commu- nautaire de juin 2019. z
ChristiNe CabiroN
  QUESTIONS À / Gilles Fargier directeur général de Keolis Lille
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: pourquoi le réseau de Lille a-t-il changé de nom ?
Gilles Fargier : nous avons franchi une nouvelle étape. Tout d’abord avec la nouvelle délégation de service public qui a démarré le 1er avril 2018 et la restructuration du réseau bus, effective depuis le 28 janvier 2018. avec la MEL nous voulions une nouvelle marque pour incarner cette nouvelle ère de mobilité. Ce nouveau nom vise à créer un sentiment de rupture qui consiste à passer symboliquement du transport collectif à des nouvelles solutions de mobilité, quasi individuelles. Ce qui ne nous empêche pas de continuer à réaliser du transport de masse.
Ilévia est une marque qui se veut jeune, pop, plus douce, plus accueillante, plus agréable, plus digitale et surtout plus proche des métropolitains.
: sur quoi repose la restructuration du réseau de bus et la nouvelle offre de déplacement ?
GF : elle repose sur trois grands principes : un renfort de l’offre sur les axes forts, un meilleur maillage territorial et un réseau plus humain, plus attractif. Ce qui veut dire plus sûr et plus accueillant. nous avons mis en place des Welcomers. Ce sont des agents basés dans les grands pôles d’échanges dont la mission est d’accueillir, orienter les voyageurs et les conseiller en matière de mobilité. Pour garantir la sécurité, nous allons installer cette année des portillons d’accès dans six nouvelles stations et les 60 seront équipées en 2020. Par ailleurs, pour renforcer la présence humaine,
nous avons créé une unité interne de
sécurité. Ces agents interviendront aux
côtés des contrôleurs et des agents de
médiation et lors de situation conflictuelle.
nous souhaitons être plus présents
humainement sur le réseau afin que les clients aient un sentiment de sécurité pour se déplacer dans les meilleures conditions de confort. nous allons également développer les services digitaux au travers de notre application Ilévia et poursuivre le développement de la 4g sur la ligne 2 du métro.
: comment avez-vous réussi à développer ces nouveaux services alors que la contribution forfaitaire versée par la MEL a diminué de 17 M€/an ?
GF : nous avons augmenté l’efficience du réseau de 33%. autrement dit le nombre de voyages par kilomètre est passé de 3,9 à 5,2. Dans l’ensemble, l’offre globale kilométrique est restée la même. Par contre, celle concernant le réseau de bus, relativement surdimensionnée, a été optimisée. nous l’avons donc concentrée sur des axes forts. Dans les autres secteurs où la fréquentation des bus était faible, nous nous sommes appuyés sur le service de transport sur réservation et sur le train dont l’usage est désormais facilité avec l’intégration tarifaire. C’est une offre énorme (3 millions de km) que nous allons proposer à nos clients. Ce mode sera une porte d’entrée pour une nouvelle clientèle.
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