Page 27 - Mobilites Magazine Thematique N°14

Micromobilité/Interview
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exemple à Thaon-les-Vosges, à 10km d’Épinal, où nous avons dé- ployé un service intégré à ces deux villes (entre-autre).
Si la collectivité n’est pas reliée à un territoire plus grand, en-des- sous de 10 000 habitants, nous leur proposons du vélo en location longue-durée ou du vélo en sortie de gare.
: La filière micromobilité semble se
structurer depuis un ou deux ans. Selon, et compte tenu des capacités du marché hexagonal, combien d’acteurs pourront-ils se maintenir à l’avenir ?
NG : En effet la filière se structure, nous-mêmes nous sommes issus de la fusion de deux acteurs his- toriques du marché, Zoov et Smoove ! Et la tendance ne fait que se confirmer.
C’est un marché qui demande des investissements conséquents dans la technologie, notamment parce qu’il est constitué à la fois de hardware (les vélos, les sta- tions) mais aussi de software (les logiciels et les applications qui permettent à l’opérateur de gérer sa flotte et à l’usager d’utiliser le service). Ce n’est pas simple. En plus de savoir concevoir un pro- duit à la fois robuste, confortable et durable, il faut être capable de le produire en grande série : cela implique des équipes et des pro- cess rodés en industrialisation, supply chain, gestion des pièces détachées etc. Ce marché est donc complexe et accessible seu- lement à quelques-uns.
: Quels sont pour vous, à court et moyen
termes, les pistes de développement technologiques de ce secteur ?
NG : Le premier axe technologique qu’il faut approfondir est celui de la data. Aujourd’hui, tous les vélos sont connectés, mais la donnée remontée n’est pas assez valori- sée.
Nous cherchons à maximiser la valeur générée par le vélo, en of- frant non seulement un service à l’usager, mais aussi à la ville, pour qu’elle comprenne mieux la mobilité sur son territoire, et qu’elle la rende encore plus fluide et adaptée. Les possibilités sont
infinies : connaître l’état de la chaussée, la fluidité des axes, la congestion des carrefours... ces prochaines années verront de grandes avancées dans ce do- maine, nous y travaillons.
: Quelles seront les prochaines tendances
prévisibles dans ce secteur ?
NG : Nous avons parlé de la concentration des acteurs, et du développement des services par la data.
Il y a aussi une volonté forte pour intégrer le vélo dans le bouquet de transports en commun des villes, avec l’émergence d’appli- cations MaaS qui se multiplieront. L’électrique est évidemment déjà à la hausse, et l’on voit que la tendance se confirme et s’accen- tue.
Nous observons aussi une aug- mentation des services associés au vélo. Les usagers veulent du tout inclus. C’est déjà le cas avec le vélo en libre-service, où ils n’ont pas à s’occuper de la maintenance ou de la sécurisation du vélo. Pour un vélo en location longue-durée ou à l’achat, le bouquet de ser- vices est moins mature et peut encore être largement étendu pour offrir une expérience sans couture et la plus attractive pos- sible. C’est ce que nous expéri- mentons actuellement à Bor- deaux avec notre offre Zoov Life, en augmentant l’autonomie de l’usager dans son parcours de prise et de dépose du vélo et en lui proposant un service clé-en- main.
Enfin, de nombreux efforts sont faits pour relocaliser la production du vélo en France. Que ce soit l’assemblage ou la production de batteries, de nouveaux acteurs émergent. Nous-mêmes avons entamé le rapatriement de notre production. z
PROPOS RECUEILLIS PAR PIERRE COSSARD
MOBILITÉS MAGAZINE THÉMATIQUE - JUIN 2022 - 27