Page 9 - Mobilites Magazine Thematique N°14
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  Tendance/Les minis
   Mini véhicules
pour maxi marchés ?
 Devinette ? Ils donnent l’impression d’avoir envahi les centres des villes moyennes. Ils représentent souvent une alternative aux transports collectifs de masse ou à l’usage de l’automobile. Ils passent là où les bus classiques de 12m ne rentrent pas. Trottinettes ? Vélos ? Non, il s’agit des minibus et minicars. Comment analyser ce qui paraît une nouvelle tendance au rétrécissement des véhicules de transport collectif.
Le marché des Mini et Midi- bus attire plutôt des spécia- listes ou des carrossiers
constructeurs : parmi les premiers, il convient de citer les construc- teurs Turcs, avec Isuzu Anadolu, Karsan, Otokar Euope ou Temsa. En urbain, certains constructeurs s'en sont fait une spécialité, comme Bolloré avec le BlueBus 6 m renouvelé à l'occasion de la dernière édition du salon RNTP de Toulouse. L'autre acteur his- torique est Heuliez Bus avec le GX 137. A ces deux figures em- blématiques de notre marché do- mestique il convient d'ajouter l'ita- lien Rampini, bien établi sur ce segment via ses véhicules élec- triques Alè. Autres vecteurs de l'électro-mobilité, les spécialistes du véhicule autonome, avec à leur tête Navya et EazyMile. A tous ceux-ci il faut ajouter les carros- siers constructeurs comme Trouil- let Car&Bus ou Dietrich Véhicules, qui travaillent sur des bases uti-
litaires pour les reconvertir en mi- nibus urbains. Soit beaucoup de prétendants pour un marché de niche ! Nicolas Dagaud, Directeur commercial chez HCI analyse ce- lui-ci : « Les Mini et Midibus sont, en partie, dédiés à des créations de services via les transports à la demande ». Mais cet engoue- ment peut-il développer les vo- lumes ? « Y a-t-il pour autant plus de volumétrie ? Je n'en suis pas sûr (...) La tendance qui demeure est un marché de niche. Il y aura forcément une évolution, que l'on appréhende assez mal aujourd'hui ». Il rappelle que la France, marché important de l'autobus urbain eu- ropéen, n'est pas le premier mar- ché en Europe pour ces véhicules. Il l'estime à une soixantaine d'exemplaires annuels en métro- pole. « En Midicars et Midibus, le marché dominant est la Turquie ». Et quand on y regarde de plus près, tous les constructeurs de ce pays disposent en effet d'une of-
fre dans ces formats de moins de 10 m de long.
L’offre crée la demande
Le développement et la multipli- cation de l'offre d'autobus élec- triques dans ce segment est-il vecteur d'une nouvelle mobilité urbaine ? Nicolas Dagaud tempère
tout excès d'enthousiasme quant
à une forte croissance de ce seg- ment. « Forcément, les budgets
des collectivités ne sont pas ex- tensibles. Il y a certes des échéances, liées aux pressions électorales, un peu plus fortes », explique-t-il. Et de poursuivre :
« les créations de services nou- veaux se font plutôt en électrique. Mais, à l'inverse, toutes les zones hors-ZFE enregistrent des renou- vellements en véhicules ther- miques ». Ceci s'expliquant pour
des questions budgétaires. A l'ap-
pui de son analyse, on relève que l'année 2022 est plutôt calme en termes d'appels d'offres (un clas- u
MOBILITÉS MAGAZINE THÉMATIQUE - JUIN 2022 - 9
 

















































































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