Page 7 - Mobilites Magazine Thematique N°14
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Modes/Analyse
quelques changements de cap récents au sein de certaines collectivités ?
PM : Dans notre situation, nous n’avons pas ce retour. Toutefois, quelques articles de presse ré- cents relatent ici ou là l’annulation de projets (hydrogène en parti- culier). Il faut dire que l’accès à cette technologie reste encore cher et que les constructeurs n’ont pas à ce jour une offre de véhi- cules suffisante pour répondre à l’équipement global des réseaux.
: En tant que fournisseurs de solutions de
transition, êtes-vous confrontés à la nécessité de développer des réponses
« tout en un » comprenant véhicules, infrastructures de stockage et d’avitaillement, entretiens, etc. ?
PM : Votre question me fait pen- ser aux débuts de la mise en place des véhicules électriques au dé- marrage de B.E.green (2010). Au- jourd’hui c’est le cas pour les vé- hicules gaz ou hydrogène. Les dispositifs d’avitaillement publics n’existent pas ou sont très rares. Il faut donc fournir des dispositifs permettant de faire rouler les vé- hicules. Et encore, c’est valable uniquement pour des flottes cap- tives d’un dépôt. Pour les véhi- cules circulant sur de longes dis- tances, des solutions ne seront viables que dans 2 ou 3 ans.
: Comment la nature des contrats serait-
elle amenée à évoluer dans les années qui viennent ?
PM : Les contrats seront inévita- blement orientés vers des véhi- cules plus propres. Vraisembla- blement, les collectivités auront de plus en plus tendance à de- venir propriétaires de leurs flottes de véhicules ; ça leur permet de mieux maîtriser la transition sur
le long terme en amortissant les matériels et les infrastructures.
: Parallèlement, nous semblons assister à un fort développement du rôle
des«mini»danslamiseen œuvre de nouvelles offres de mobilités urbaines ? Est- ce une tendance que vous vérifiez ?
PM : Nos marchés ont toujours été orientés vers les dessertes de proximité, que ce soit la tra- verse du XVe arrondissement de Paris ou la location des véhicules pour la desserte de l’Ile de Ré. Ce marché n’est pas nouveau, mais aujourd’hui les grands réseaux disposent quasiment tous de des- sertes fines des cœurs de ville, ou de dessertes fines des quar- tiers en prolongement d’une ligne de tram ou de métro. Par ailleurs les communes ou regroupements de communes qui ont pris la com- pétence transport veulent mettre en place des solutions adaptées aux espaces peu denses. Le mini véhicule en est la solution.
: Quels sont, pour ces minis, les types de
motorisation les plus demandées ?
PM : Malheureusement, pour les mini véhicules, l’offre de la part
des constructeurs est très limitée, sauf en thermique.
Pour l’électrique, on dénombre deux constructeurs : Karsan et Bolloré. Pour le gaz, on note à peu près la même situation. Et pour l’hydrogène, un seul véhicule est aujourd’hui annoncé. B.E.green a d’ailleurs signé une commande pour LE premier qui devrait être livré en octobre de cette année. Là on ne parle que de véhicules urbains.
Pour l’interurbain, il n’y a au- jourd’hui aucune offre décarbonée en dehors du gaz.
Pensez-vous que l’autonomie trouvera sa
place dans ce paysage évolutif ? Et si oui quelle pourrait-elle être ?
PM : Si on parle de véhicules au- tonomes, il semble qu’après beau- coup d’espoirs, aujourd’hui bon nombre d’études sont au point mort.
Le matériel n’est pas disponible, la circulation des véhicules est conditionnée à des autorisations d’expérimentation et l’accès à la technologie et chère. Cependant, lorsque tous les paramètres de leur utilisation seront résolus, il sera facile de les intégrer au pay- sage de la mobilité. z
PROPOS RECUEILLIS PAR PIERRE COSSARD
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MOBILITÉS MAGAZINE THÉMATIQUE - JUIN 2022 - 7