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ÀlaUne
départementaux, peut toutefois également faire obstacle à la mu- tualisation de services communs entre élèves handicapés et les au- tres jeunes, notamment dans les zones rurales où la desserte par petits véhicules est la plus adaptée ; elle entraîne l’impossibilité de mu- tualiser les services et donc de caler les plannings de conducteurs, si toutefois se sont les mêmes en- treprises qui exploitent ces services, ce qui, pour des raisons liées aux appels d’offres, n’est pas toujours le cas.
en conclusion, bien que la Loi NO- tre (Nouvelle Organisation terri- toriale de la république) ait consa- cré la région comme seule Autorité Organisatrice des transports en dehors des ressorts territoriaux des Autorités Organisatrices de la Mo- bilité (AOM), la fragmentation des donneurs d’ordre pour le transport d’enfants demeure la règle et en- trave la mutualisation des moyens qui permettrait de tendre vers du temps plein, seul en mesure de renforcer l’attractivité de l’activité.
Le casse-tête des horaires
Mais ce n’est pas tout. L’hyper- concentration des heures d’entrées/ sorties des établissements scolaires, n’est pas de nature à faciliter cette mutualisation pourtant nécessaire. Ainsi les moyens affectés au trans- port scolaire doivent-ils être mo- bilisés sur une période extrême- ment courte le matin et le soir pour tenir compte des horaires des établissements ouvrent et ferment aux mêmes moments.
À cette situation s’ajoute - presque paradoxalement - au sein des mêmes établissements, une mul- tiplicité d’heures de début et de fin des cours possibles.
La conséquence est évidente : il faut multiplier le nombre de services pour ne pas avoir à trop faire at- tendre avant/après leurs cours les élèves.
Quelles solutions ?
Indéniablement il faut créer, ou re- créer, les conditions d’une optimi- sation possible en mutualisant et optimisant les moyens (humains et matériels) afin de répondre à des besoins aujourd’hui considérés séparément par des donneurs d’or- dre différents. L’intérêt de la dé- marche n’est pas dénué d’un intérêt économique sous-jacent : les mêmes donneurs d’ordre bénéfi- cieraient également de prestations réalisées à des prix moyens infé- rieurs, puisque mobilisant des in- vestissements qui constituent des charges fixes.
Les acteurs qui en témoignent pro- posent plusieurs solutions qui pas- sent soit par des conventions de mutualisation de services entre donneurs d’ordre différents, à l’instar de la région Grand est et du Dé- partement de Meurthe et Moselle pour la prise en charge du transport des élèves en véhicules de moins de 10 places. Il est possible de prévoir une mutualisation de ser- vices sinon réalisés concomitam- ment et parallèlement. Soit par l’alignement des durées de contrats en s’entendant préalablement au lancement des consultations, les donneurs d’ordre peuvent, à défaut d’organiser, permettre la mutuali- sation des moyens nécessaires pour assurer les services de leurs contrats respectifs. Malgré plusieurs donneurs d’ordre, la simultanéité des appels d’offres et une durée des contrats identique permettrait en effet d’envisager beaucoup plus facilement des mutualisations de moyens bénéfiques à tous. Soit à travers la constitution de groupe- ments de commande, car il en existe déjà de nombreux pour le transport d’enfants qui permettent aux donneurs d’ordre de réaliser des économies d’échelles et aux transporteurs de mutualiser et d’op- timiser leurs moyens. A noter que depuis 2016 il est possible de consti-
PÉNURIE : UN PHÉNOMÈNE EUROPÉEN
le 27 mars dernier, l’irU (international road transport Union) a livré ses conclusions, après enquêtes auprès des acteurs européens du transport sur la grave crise de la pénurie de conducteurs. selon ce rapport, un cinquième des postes de conducteurs routiers n’est pas pourvu. le transport routier de marchandises est confronté à la pénurie la plus importante depuis des décennies, mais il n’est pas le seul secteur à être touché.
l’irU a sondé plusieurs organisations de transporteurs. les résultats ont révélé un manque de main d’œuvre de 21% dans le transport routier de marchandises (trM) et de 19%
dans le secteur des bus et cars. le « déficit » devrait s’accentuer en 2019 et pourrait atteindre les 40%.
Une majorité de conducteurs estime que la (mauvaise image de la profession étouffe le recrutement). C’est ce que pensent 57% des conducteurs et... 63% des conductrices ! a fortiori, 70% des conducteurs âgés de 25 à 34 ans estiment que la difficulté d’attirer des jeunes est l’une des principales raisons de la pénurie de conducteurs.
Communication IRU du 5 mai 2019
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