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Opérateurs & réseaux
fini par arriver ont été vite sur- chargés. On y a voyagé debout. « Nous réfléchissons, sur cette ligne, à transférer des services de journée aux heures de pointe du matin et du soir », indique le service transport de la Région. Certains horaires sous-traités à Keolis seront finalement confiés par lui, en jour- née, à un sous-traitant exploitant des minibus de moins de neuf places. « Nous n’offririons peut- être pas autant de services mais globalement, nous arriverions à transporter tout le monde », assure la Région.
Pénalités croissantes
Le genre d’ajustement, économe en conducteurs de cars, auquel Nantes, sur son territoire, a essayé de procéder, en amont. « Nous avons économisé du temps de conduite sur une dizaine de circuits, à coup de décalages d’heures d’en- trées et de sorties et donc, un- meilleur enchaînement entre écoles primaires, collèges et lycées », ra- conte Hervé bruand, chef d’ex- ploitation aux Transports de l’Ag- glomération Nantaise (TAN).
Il surveille ses sous-traitants au- tocaristes. Il vient de renouveler
Nous avons économisé du temps
de conduite sur une dizaine de circuits, à
coup de décalages d’heures d’entrées et de
sorties et donc, un meilleur enchaînement
entre écoles primaires, collèges et lycées.
HERVÉ BRUAND,
chef d’exploitation aux Transports de l’Agglomération Nantaise (TAN)
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ses contrats avec eux. « Ils nous ont demandé à être mieux rétri- bués pour tenir compte, justement, de la pénurie de conducteurs. Ce qu’ils ont obtenus. A eux d’honorer leurs engagements. En particulier sur la qualité de service où nous sommes plus exigeants qu’avant ». Pour éviter des dérives, comme ces dernières années, en cours de contrat, Nantes a institué des pé- nalités croissantes sur les services non-effectués.
La Région des Pays de la Loire n’en est pas là. Au contraire. Elle a décidé de ne pas appliquer les pénalités prévues dans ses contrats de transport (1000 € le service non-effectué sur ligne régulière, 150 € un circuit scolaire et le non- paiement des kms) considérant que la pénurie de conducteurs est
un phénomène national dont les sociétés d’autocars ne sont pas responsables.
Dans les faits, tout le monde espère que la tension sur le manque de conducteurs constatée en sep- tembre va s’apaiser. Les nouveaux conducteurs formés, qui n’ont pas encore reçu leur permis, vont le recevoir. La centaine de conduc- teurs, circulant encore en double pour enseigner aux nouveaux leurs circuits vont retrouver leur volant. Les chômeurs qui passent leur permis D vont finir par intégrer la société d’autocars à laquelle ils sont promis. Pôle-emploi va finir par dénicher les 100 autres chô- meurs à convertir en conducteurs qui manquent pour le reste de l’année. Etc. z
Hubert HeulOt