Page 24 - Voyages & Groupe n°17

Né en 1975 dans l’Orne, à Alen- çon, d’un père hongrois et d’une mère parisienne, Lorànt Deutsch (de son vrai nom Laszlo Matekovics) a grandi à Sablé-sur-Sarthe. A 14 ans, il monte à Paris chez ses grands- parents. C’est là qu’il prend goût au théâtre, sa sœur l’ins- crira au théâtre Mouffetard dans le Ve arrondissement. Il fait ses premières apparitions dans des séries télévisées dans les années 90, reprend ses études (il est diplômé de phi- losophie et de civilisation hon- groise), décroche l’un des rôles
clés du film Le ciel, les oiseaux et ta... mère en 1999, prête sa voix à des films d’animations, renoue avec le théâtre en 2005, et publie en 2009 Métronome, l’histoire de France au rythme du métro, énorme succès en librairie! En 2013, il a sorti un
deuxième ouvrage, Hexagone, qui a connu le même succès, en 2015 Metronome fait l’objet d’un documentaire en quatre volets sur France 5, puis en 2016 paraît Metronome 2, Paris intime au fil des rues. Grand amateur d’histoire de France et passionné d’écriture, Lorànt Deutsch confiait au Parisien qu’il « ne se considérait pas comme un historien. Je n’ai pas cette prétention. Ce qui m’amuse, c’est de raconter l’histoire et de donner envie aux gens de la découvrir. Je suis juste un passionné ».
Lorànt Deutsch comédien passionné d’histoire
XIII, mais n’a jamais accueilli de statue royale. En revanche, toute proche trône celle en bronze d’Henri IV, place du Pont-Neuf, liée d’ailleurs à une histoire bien mystérieuse... « une histoire de pamphlets hostiles aux Bourbons cachés dans le bras gauche d’Henri IV...», raconte plus en détails Lorànt Deutsch jusqu’à son dénouement en 2004. Henri IV que l’on surnommait « Vert- Galant », en raison de ses nom- breuses maîtresses malgré son âge avancé... Vert-Galant comme le nom donné aussi au square, petit paradis de verdure et d’iso- lement, situé sept mètres plus bas que le niveau actuel des au- tres parties de l’Ile de la Cité. Un moment idéal pour faire une pause...
Poursuite de la balade sur le Pont-Neuf, « premier pont sans maisons ni trottoirs, un oasis sa- lutaire dédié à la promenade », souligne le comédien. On y vient alors « pour voir et être vu, pour écouter les rumeurs... ». En d’au- tres termes, « on y trouvait de tout, même la Samaritaine !», si- tuée non loin de là. Sous Henri IV, il s’agissait d’une pompe à eau avant de devenir en 1870 le célèbre magasin, qui fermera dé- finitivement ses portes en 2005. Dans un autre genre, mais tout aussi célèbre : le 36 Quai des Orfèvres. Mythique ! Même si depuis 2017, la police judiciaire a quitté l’endroit pour se rendre dans le « Bastion », aux Bati- gnolles. Seule rescapée des lieux : la brigade de recherche et d’in- tervention ou l’antigang, posi- tionnée ici pour notamment in- tervenir plus vite en cas d’attaque terroriste. Jadis, le bâtiment du 36 (inscrit aux Monuments his- toriques) et son escalier légen- daire de 148 marches, fut une ruche, rythmée par les grandes affaires criminelles aux mains de
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1 Sur le Pont- Neuf
2 La place Dauphine
3LaTourde l’Horloge
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la fine fleur de la PJ. Hanté dé- sormais par les ombres du « tueur de l’Est parisien », du « tueur des vieilles dames », du « gang des postiches »...
Du Quai des Orfèvres s’enchaîne celui du Marché Neuf, dernière étape du parcours. Là où se trouve la Préfecture de Police. C’est Jules Ferry qui, en 1871, met à disposition de la préfecture
la caserne de la Cité pour en faire son siège, une caserne qui fut bâtie sur l’emplacement de l’ancien marché aux volailles de Paris. D’où, pour la petite histoire, « le sobriquet de « poulets », « poulaga », ou « maison Pou- laga » pour désigner le police au sens large », glisse Lorànt Deutsch. Car la grande histoire, elle, retiendra, que c’est ici, un 19 août 1944, que la police pari- sienne va s’insurger et se défaire du joug allemand.
Ainsi se termine « un voyage dans le temps » au cœur d’un Paris, dont on ne se lasse pas de découvrir les secrets, une dé- couverte atypique contée par un Lorànt Deutsch qui, sans aucun doute, ne laissera pas indiffé- rent... z
CATHERINE MAUTALENT
Radioscopie
© C. mautalent
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