Page 18 - MOBILITES MAGAZINE N°24
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Politiques & institutions
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dans la production de matériels voyageurs, et est venu jouer avec succès dans la cour des grands. Il a été boosté par le rachat en 2005 de SLM Winterthur, constructeur de locomotives et spécialiste des engins à crémaillère, puis par une suite de rachats au fil des ans, le dernier en date étant Vossloh Es- pagne à la fin de 2016. Ce déve- loppement lui a permis de créer de nouvelles implantations indus-
lité suisse », l’entreprise a su s’ap- puyer sur des solutions technolo- giques aussi simples, que modu- laires et innovantes, bien que déjà existantes ! La plus emblématique est celle du GTW (Gelenk Trieb Wagen = automotrice articulée), qui se trouve à l’origine de la plupart des succès ultérieurs de l’entreprise. Stadler a appliqué ici aux véhicules ferroviaires classiques un concept qui avait déjà été mis en œuvre
au profit des tramways articulés. Sur la base d’un module central de traction qui repose sur deux essieux alors que les caisses encadrantes qui s’appuient sur ce même module ne comportent que des bogies porteurs. Une disposition qui, avec une puissance moteur proposée à la demande( 5), permet une très grande modularité adaptée aussi bien aux courbes et profils de la voie qu’aux besoins de capacité.
Europe centrale : éclatements, absorptions et créations
La disparition de l’économie pla- nifiée a fait littéralement exploser les cadres de l’industrie ferroviaire en Europe centrale, avec l’éclate- ment, voire la disparition des grands groupes d’État auparavant monopolistes.
En république tchèque, l’ancien « koncern » Skoda a conservé sa partie ferroviaire, à laquelle s’est ajoutée la production et la trans- formation de rames de métro et tramways, ce marché étant ré- cemment illustré par un contrat de 250 rames de la gamme For City Alfa pour Prague. Puisque pa- radoxalement CKD, autrefois leader mondial du tramway avec pas moins de 14 000 rames de diverses séries construites durant les années 1960-1989, a tout simplement dis- paru des radars après sa faillite en 1998. Skoda Transportation, re- structuré en 2009, a été acquis fin 2017 par le groupe énergétique EPH qui détient également la so- ciété de leasing ferroviaire Loko Train. EPH est détenu par le mil- liardaire tchèque Daniel Kretinsky, connu également pour ses inves- tissements dans la presse en Al- lemagne et en France.
En 2017 Skoda Transportation a réalisé un chiffre d’affaires de 560 M€, centré autour de deux produits : les nouvelles locomotives électriques B°B° multi-systèmes et multifonctions 109 E aptes à la
B°B° Skoda série 380 en essais. T
trielles de l’Espagne à la Pologne et à la Biélorussie, en passant par l’Allemagne et les Etats-Unis. Il aura ainsi conquis une quinzaine de marchés en moins d’une dé- cennie avec ses gammes d’auto- motrices Flirt (1600 unités vendues ou en commande dans 28 pays différents), Kiss ( 300 rames dans 11 pays) et de tramways Tango (139 rames dans 5 pays, sans ou- blier les 140 locomotives hybrides de la gamme Euro 4000 fret ven- dues dans sept pays...
Outre sa pugnacité industrielle et commerciale reconnue comme de l’aura accolée à la légendaire « qua-
En 2017 Skoda Transportation a réalisé
un chiffre d’affaires
de 560 M€, centré autour de deux produits : les nouvelles locomotives électriques B°B° multi- systèmes et multifonctions 109 E.
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