Page 46 - MOBILITES MAGAZINE N°24
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Opérateurs & réseaux
le déploiement de la 5G. Et elle n’est en cours d’installation que dans quelques pays : au Luxem- bourg, à Monaco et bientôt en Autriche.
Autre restriction, les réglementa- tions autorisant le véhicule auto- nome. Elles n’ont pas encore au- torisé l’abandon du conducteur, même si Audi a présenté en juillet 2017 une AUDI A8 capable de rouler jusqu’à 60 km/h sans en- combre dans les embouteillages. A cause de cela, Volkswagen n’a promis de « petit shuttle » qu’à l’horizon 2021, Mercedes aussi.
Véhicule autonome, projet complexe
Ce développement du véhicule autonome coûte trop cher aux constructeurs automobiles (sauf Tesla). Eux qui mettent au point un modèle en trois ans seulement et le vendent ensuite dans le monde entier. Ils ne cependant se désintéresser du sujet.
Les constructeurs allemands ont ainsi racheté Here, la filiale de car- tographie de Nokia. Ils ont créé Ionity, le nouveau système de re- charge électrique. Mais pour le reste de la technologie, ils atten- dent encore. Leurs clients restent assez satisfaits de prendre un vo- lant en mains dans leurs véhicules. « Ce dont le véhicule autonome a besoin aujourd’hui c’est surtout d’expérimentations », estime Fré- déric Sartou.
A terme, les plus intéressés seraient logiquement les grands construc- teurs de véhicules de transport public, les MAN, Mercedes, ou Iveco d’aujourd’hui.
Pour le moment, ce sont les ré- seaux de transport public. Eux ac- cordent du prix au véhicule auto- nome parce qu’ils connaissant le coût du « dernier kilomètre », cette première ou dernière portion du déplacement d’un individu, non desservie par un transport public
Frédéric Sartou, Patron d’une petite société de quatre personnes, une douzaine à la fin de l’année.
parce qu’il ne la partage qu’avec lui-même ou avec un trop petit nombre de gens, à cet endroit-là et à cette heure-là pour mobiliser un bus. « A son intention, même si elle peut atteindre bien plus de 1000 m et se dérouler dans la nuit, New Way Mobility ne se limite pas aux véhicules auto- nomes. Toutes les solutions de free flotting, trottinettes comprises, peuvent faire partie de la solu- tion proposée », indique les jeunes entrepreneurs.
Et New Way Mobility vise d’emblée l’international. « Le véhicule au- tonome fait rêver le monde entier, mais c’est complexe, et personne ne sait par où commencer pour l’essayer », observe Frédéric Sartou.
En faveur de données partagées
L’équipe de New Way Mobility met donc en avant sa connaissance du matériel, l’avancement de la technologie, et les recherches en cours. Elle se prévaut aussi de sa connaissance des réglementations, de l’organisations du transport, des financements possibles, des par- tenariats à mettre en place, de la répartition des risques, et des bé- néfices attendus dans un bon nom- bre de pays sur la terre.
Le véhicule autonome, une des
solutions pour la spécialité de l’entreprise : le dernier kilomètre.
New Way Mobility entend donc li- vrer des essais clés en main. Avec pour modèle B.E. Green, qui en fait autant en proposant aux ré- seaux du transport électrique.
La nouvelle société se voit en par- tenaires d’opérateurs sur le volet véhicule autonome d’une réponse à des appels d’offres.
Elle s’est pensée en sous-traitant, ou en gestionnaire, sous marque blanche, d’une filiale dédiée au véhicule autonome ou au dernier kilomètre. « Je suis persuadé que l’avenir est à une offre de transport de plus en plus variée en véhicules et dans le nombre et le moment de leurs passages en fonction des jours, des heures et de la présence ou la disponibilité des individus. Cela conduit à un besoin très grand de maîtriser le traitement des données », explique le troi-
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