Page 10 - Voyages & Groupe n°33
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 Sylvain Lament,
PDG de Sultours et président du Conseil Voyages de Groupes au sein des Entreprises du Voyage
  Voyages & Groupe : Comment envisagez-vous la reprise ?
Sylvain Lament : Je ne suis pas Madame Irma, je ne lis pas dans les boules de cristal. Nous ne pouvons pas anticiper une reprise de l’activité, car n’avons aucune visibilité. Nous ne savons pas quand les frontières vont rouvrir et com- ment vont réagir les gens. Il est donc difficile de répondre à cette question, car nous nous sommes complètement aveugles. Mais nous restons en contact avec nos clients. Entre le 10 mars et le 30 juin, nous avons chez Syltours plus de 300 groupes dont il faut gérer les re- ports.
« Malgré l’ampleur de la crise, des choses avancent pour le tourisme en Bourgogne Franche-Comté et au niveau national. Bien sûr au stress et à l’in- quiétude s’ajoute la difficulté de com- prendre les différents dispositifs : à quelle aide est-on éligible, combien de temps pour recevoir effectivement les fonds, et ce à quoi on a droit. Cette si- tuation inédite, imprévisible dans sa force et sa durée, met à l’épreuve tous nos systèmes, toutes nos institutions et bien sûr les entreprises et associations en lien avec le tourisme. Aux aides de l’État qui tentent de parer au plus pressé
Je reste optimiste
VG : Comment voyez-vous les choses évoluer ?
S.L. : Il faut voir ce que les pouvoirs pu- blics nous répondent au niveau des ré- glementations. Il y a un risque qu’elles s’empilent les unes sur les autres. Nous allons déjà observer comment cela se passe dans les aéroports. Je reste opti- miste sinon on ferme toute de suite les officines, et on arrête de dépenser de l’argent. Nous savons que cela va repartir, mais nous ne savons pas quand. Nous sommes aussi dépendants d’un traite- ment, d’un vaccin. En attendant, nous allons apprendre à vivre avec ce virus, acquérir de nouveaux réflexes.
Loïc Niepceron
VG : Êtes-vous inquiet pour la santé des entreprises ?
S.L. : 2020 sera une année quasiment blanche. Nous aurons peut-être quelques départs pour la fin d’année, mais nous n’en sommes même pas sûrs. Toutefois je ne suis pas inquiet. Je pense qu’il n’y aura pas de dégâts chez les groupistes qui pour la plupart disposent de fonds propres. Je le constate chez Syltours. C’est une entreprise solide qui a 40 ans d’existence. Les sociétés qui étaient en bonne santé financière avant le début du confinement vont s’en sortir.z
 Président de Bourgogne-Franche-Comté Tourisme
La région a mobilisé un fond de 6,5 M d’euros.
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(salaires et charges), la région Bour- gogne-Franche-Comté a mobilisé un fonds de 6,5 M€ pour la sauvegarde des entreprises touristiques et de l’évé- nementiel et contribuer aux besoins de trésorerie immédiats. Par ailleurs, ADN Tourisme - la nouvelle grande fédération unifiée dans laquelle je siège - qui re- groupe tous les organismes touristiques (offices de tourisme, agences départe- mentales et comité régionaux du tou- risme), milite auprès du gouvernement et du ministre pour la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle afin de voir les pertes d’exploitation prises
en compte par les assureurs. Si certains doutaient de l’importance du tourisme en France, une filière à l’arrêt a démontré son ampleur, son utilité autant écono- mique que sociale. Ce sera précieux demain pour faire entendre la voix des professionnels qui se battent debout face à la pire crise de leur histoire. Nous ne pouvons deviner l’avenir mais nous pouvons nous y préparer. C’est pourquoi un plan de relance est en cours, opéra- tionnel dès que nous verrons un peu plus clair sur les directives nationales de mesures sanitaires et de déplace- ments. » z
 Journal de crise


















































































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