Page 36 - Voyages & Groupe N°3
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                                 Le Club Med investit la montagne
 Confronté à des problèmes dans ses villages situés dans des zones exposées aux turbu- lences géopolitiques, telles que le Maghreb, la Turquie, l'Egypte..., « le Club Med sou- haite désormais ouvrir un nou- veau village par an dans les Alpes, jusqu’en 2020 ». C'est ce que déclarait Henri Giscard d'Estaing, son président, à l'oc- casion de la pose de la première pierre du village de Samoëns- Morillon, l’été dernier. Ce tout nouveau village doit être livré en décembre prochain. Dès l'hi- ver suivant, ce sera au tour des Arcs 1600 d'ouvrir ses portes. Puis Avoriaz et Tignes, ainsi qu'un village franco-italien tien- nent la corde pour les hivers suivants, ainsi que Saint-Ger- vais, Valloires, La Rosière, La Clusaz, Venosc... qui sont cités. Un discours bien apprécié par les milieux économiques et po- litiques locaux. Pour chacune de ses unités de 1000 lits cha- cune environ, ce sont 4,9 mil- lions d’euros qui sont dépensés
Henri Giscard d’Estaing, président du Club Med.
par les touristes, si l'on prend pour exemple le village de Val- morel. Alors que l'hôtellerie tra- ditionnelle française se remet tout juste d’une conjoncture défavorable, mais reste impac- tée par la croissance de la consommation collaborative, le Club Med a che, lui, no- tamment dans ses installations de montagne, une santé inso- lente. Interrogé à l'occasion du lancement de la troisième édi- tion du Printemps du Ski qui se déroulait au Club Med de
Peisey-Vallandry (Savoie), Henri Giscard d'Estaing a annoncé des éléments d'activité plutôt très satisfaisants : « Pour ce mois d'avril, le niveau des ré- servations est en hausse de 20 % par rapport à avril 2016, et à date, les réservations sur l'ensemble de la saison d'hiver sont en progression de 30 % », a-t-il précisé. En dehors des clientèles européennes tradi- tionnelles, « on note une crois- sance à deux chi res des clients canadiens et une croissance certes plus faible de celle en provenance des Etats-Unis », ajoute Xavier Le Guillermic, di- recteur de la stratégie en mon- tagne du Club Med. Aujourd'hui, le TO dispose d'une vingtaine d'implantations dans les Alpes (dont 16 en France), deux au Japon et deux en Chine. Sur 1,5 milliard d'euros de chi re d'a aires annuel, la montagne représente aujourd'hui 20 % du total, une part qui devrait se situer à moyen terme autour de25%.
Mais, c’est aussi une période propice pour d’autres activités que celles de glisse et de neige. Dans tous les massifs français, les centres de bien-être, les cen- tres aqualudiques... se sont mul- tipliés ces dernières années. Un complément indispensable aux originelles activités de ski, à la rencontre d’une clientèle avide de ces expériences. « Notre centre aqualudique accueille environ 1000 personnes par jour à Val d’Isère. Il est devenu l’outil com- plémentaire indispensable pour compléter ou se substituer à une journée ou une demi-journée de ski », observe Marc Bauer, maire de Val d’Isère.
Pour la clientèle internationale, aussi
A Chambéry, avec de la neige, du froid et du soleil, tous les élé- ments étaient réunis pour faire du salon professionnel Grand Ski un succès, pour les 463 voya- gistes venus du monde entier. A travers plus de 10 000 rendez- vous programmés, avec les 240 représentants de l'o re française, ils ont pu évoquer les prochaines saisons. Si le printemps est d’im- portance, c’est qu’il contribue à élargir la saison d’hiver. Une rai- son stratégique car, sur la prin- cipale destination Savoie-Mont Blanc Tourisme, par exemple, la clientèle internationale repré- sente, en hiver, la moitié de la clientèle. Et que, « sur cette sai- son, la moyenne des dépenses s’élève à 120 euros par jour et par client contre 50 euros, en été », précise Côme Vermersch, directeur général de Savoie-Mont Blanc Tourisme. Une façon aussi de maintenir l’emploi saisonnier de façon plus prolongée. D’où le renouvellement de la convention entre France Montagnes et Atout France. Sur le marché intérieur, Charles-Ange Ginésy s’est éga-
lement félicité de l’engagement de deux régions françaises. Il a ainsi salué les partenariats signés par les Régions Auvergne-Rhône- Alpes (plan neige) et Provence- Alpes-Côte-d'Azur (Smart Moun- tain), pour à la fois consolider les investissements en neige de culture et en faveur de la diversi-  cation des activités favorisant la complémentarité hiver-été, en montagne. Les niveaux de réser- vation encourageant à l’heure actuelle permettent de remettre en perspective la reprise par la France, dès cette année, du lea- dership mondial du secteur en termes de journées-skieurs, que la France lui dispute régulière- ment. Economiquement, l’enjeu est réel car ce secteur touristi- que représente annuellement neuf milliards d'euros de chi re
d'a aires pour 120 000 emplois. L’étirement de la saison au-delà de l’hiver peut y contribuer. « Il y a une époque, avant 2010, où le printemps représentait jusqu’à 11 % du total de la saison d’hiver. Mais son poids était redescendu autour des 7 %, il y a quelques années. Avec l’aménagement du calendrier scolaire, la mobilisa- tion d’un grand nombre de sta- tions et avec les diverses pro- motions et animations proposées, le printemps reprend des couleurs et des parts de marché », se féli- cite Côme Vermersch. Et ainsi il pourrait participer à la reconquête par la France du leadership mon- dial des sports d’hiver, un indi- cateur qui se mesure selon le nombre de journées-skieurs en- registrées. z
JEAN-FRANÇOIS BÉLANGER
36 - VOYAGES & GROUPES 03 - AVRiL 2017
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