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le courant du premier semestre 2022, car il y a des procédures so- ciales à respecter pour les salariés, ainsi qu’avec les clients du site. Nous avons également l’ambition de développer Solaris en France. Pour se développer en France, Solaris doit être en capacité de si- gner de gros contrats pour se dé- velopper.
: Quelle est la stratégie du groupe CAF et de Solaris en France ?
Envisagez-vous de développer des synergies entre les deux groupes ?
AP : La stratégie peut être résumée très simplement. Nous avons deux grandes familles, le ferroviaire et les autobus. CAF en France est le n°2 derrière Alstom et est en ca- pacité d’offrir tous les services fer- roviaires. Notre objectif est de consolider notre position de n°2 et le développement en France est prioritaire. Quant à Solaris, là aussi, la France est un marché prioritaire. Solaris doit se déve- lopper en France comme elle s’est développée en Allemagne ou en Italie par exemple. En effet, il y a un décalage entre la position de Solaris en France et celle dans d’autres pays européens.
J’ajoute que les deux marchés sont très différents. Dans le ferroviaire, il y a relativement peu d’acteurs alors que dans les bus, le pano- rama est différent. C’est pour cela que je n’utiliserais pas le terme de
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INTERVIEW / ALAIN PICARD PDF de CAF France
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: Pouvez-vous nous présenter le groupe
CAF en France ?
Alain Picard : D’une manière gé- nérale, le groupe CAF dans le Monde réalise 3 Mds€ de chiffre d’affaires et emploie 13 000 per- sonnes. Il se compose de quatre Business Units (BU), qui sont le Matériel Ferroviaire, les Autobus via notre filiale Solaris, la Mainte- nance des Trains et les Services, qui inclut la rénovation des trains et notre activité de signalisation ferroviaire.
En France, CAF intervient avec ces quatre BU sous deux marques : CAF pour le ferroviaire et Solaris pour les autobus. Nous disposons d’un site industriel à Bagnères-de- Bigorre (65) qui emploie 156 per- sonnes actuellement et nous dis- posons de deux plateaux-projets, à Crespin pour le MI 20 ainsi qu’un plateau pour les rames Intercités. Nous avons également un projet de Recherche & Développement (R&D), qui consiste en un consor- tium avec SNCF sur les trains lé- gers. Cela fait 25 M€ d’investisse- ment sur le site de Bagnères et un budget de 10 M€ de R&D dans les cinq ans à venir.
Nous allons également reprendre le site d’Alstom de Reichshoffen (67) (suite à la fusion Alstom- Bombardier et à l’exigence de la Commission Européenne de céder des sites afin d’éviter une trop grande concentration du secteur ndlr). Cette reprise aura lieu dans
synergies, mais plutôt celui de coopération intelligente. En effet, il peut y avoir des clients communs pour CAF et Solaris, comme la RATP par exemple. Il faut une bonne coopération en intervenant là où il faut intervenir.
:Oùensontles contrats de CAF en France aujourd’hui ? Les dates de
mises en service annoncées sont-elles toujours à l’ordre du jour ?
AP : Concernant les contrats avec la RATP (rénovation des 43 MI 2N du RER A et la fourniture de 12 lo- cotracteurs pour RATP Infrastructure pour le RER ndlr), nous avons eu quelques problèmes sur le MI 2N. Ce sont des sujets classiques dans le cadre de rénovation de matériel, notamment les plans des rames ainsi que la réalité de l’état des rames. Pour les locotracteurs, nous avons également eu des soucis au démarrage du projet. Mais le groupe a repris l’intégralité de ces deux projets sous son contrôle et les derniers calendriers établis sont maintenant respectés. CAF ne peut pas établir des plans de dévelop- pement prioritaire en France sans mettre des moyens de contrôle sur ces deux projets. D’un commun accord avec le plus haut niveau du groupe, nous avons mis sous contrôle ces deux projets après des périodes de difficultés, suite aux problèmes évoqués précé- demment. Je tiens à préciser que ces deux projets ne sont pas af- fectés par le Covid.
En revanche pour les Intercités (28 rames AMLD à livrer pour les lignes Intercités Paris-Clermont- Ferrand et Paris-Limoges-Toulouse ndlr), nous sommes dans une pé- riode de risque caractérisée par le Covid « sous ses deux branches ». Je m’explique : la première branche correspond aux effets de la crise
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Ce n’est pas le projet qui pose des problèmes, mais l’environnement de son exécution.
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